Malformations : l’information sur les rétinoïdes cutanés reste désespérément défaillante
Les médicaments, c’est comme les inondations. On peine, en France, à tirer les leçons des catastrophes passées. A chaque crue meurtrière, les mêmes constats sont solennellement énoncés : plus jamais ça, stop aux constructions en zones à risque, etc. Tout récemment, laboratoires et autorités sanitaires ont été accusés de retard et de non-diffusion des informations aux médecins et aux patientes sur les dangers de la Dépakine. Cet anti-épileptique provoque des malformations ainsi qu’un risque accru d’autisme et de retard d’acquisition du langage et/ou de la marche chez les enfants dont la mère a pris ce produit pendant sa grossesse. On ne les y reprendrait plus ! Pas sûr, quand on considère, par exemple, les rétinoïdes, dérivés de la vitamine A et surtout utilisés en dermatologie. Comme ils sont fortement tératogènes (susceptibles d’entraîner des malformations chez le bébé à naître), leur utilisation en comprimés e s t f or mellement c ontr e - indiquée lors de la grossesse. Ce risque est moindre avec les rétinoïdes cutanés, applicables chez la mère en crème ou en gel, l’adapalène (Différine et génériques), l’isotrétinoïne (Roaccutane), la trétinoïne (Effederm ou autres) utilisés contre l’acné, le tazarotène (Zorac) contre le psoriasis, l’alitrétinoïne (Panretin) dans le sarcome de Kaposi. Mais il existe. Or il est négligé. La revue critique Prescrire, destinée aux médecins et pharmaciens, a examiné les notices prévues pour informer les patients et les prescripteurs des 18 spécialités contenant un rétinoïde applicable sur la peau et vendues en France. Aucune ne mentionne le risque tératogène connu des rétinoïdes par voie orale. Seules quelques-unes indiquent des risques de malformations congénitales après application cutanée. Quinze notices ne disent rien quant à l’obligation d’une contraception pendant le traitement et le mois qui suit. Quatorze notices ne font que « déconseiller » timidement l’utilisation de ces produits cutanés chez une femme enceinte. Enfin, seules trois notices avertissent que le traitement doit être arrêté en cas de découverte d’une grossesse. « Aucune notice ne réunit toutes les qualités requises en termes de sécurité des soins », conclut Prescrire. Faudrat-il attendre qu’une femme victime de ce défaut d’information porte plainte devant les tribunaux pour que les laboratoires et l’Agence du médicament colmatent la faille ? ayant reçu le microbiote des premiers ont développé des troubles neuromoteurs. La voie vers un traitement préventif de parkinson avec des probiotiques ( Cell).