« Pléiade », leurs préférences
« Une chose que je trouve formidable avec la “Pléiade”, c’est que c’est une brique de littérature. Une somme qui tient dans une main et où il y a tout : des inédits, un appareil de notes excellent, des traductions extraordinaires. On a l’impression qu’un curateur génial a passé des années dans la tête d’un écrivain et qu’il en propose une sorte d’exposition complète. Mon “Pléiade” préféré, c’est Borges, qui a le génie de perdre le lecteur dans ses labyrinthes, et en même temps il y a toujours une humanité incroyable. Le volume où il y a “L’autre poème des dons” me bouleverse. J’aime aussi Borges parce que, quand on a lu “Pierre Ménard, auteur du Quichotte”, on a l’impression qu’on peut tous être les auteurs de tout. Borges n’a peur de rien. » « J’aime les écrivains qui font de la littérature en se livrant. Dans le tome 4 des OEuvres complètes de Marguerite Duras se trouve un texte qui me touche particulièrement, “La vie matérielle”. C’est proche du journal intime, mais c’est beaucoup plus que cela. » « Cette collection a quelque chose de fascinant. La magie du beau livre, la finesse du papier, la main qu’ont ces volumes qui renferment les plus beaux textes de la littérature… On les sort précautionneusement de la bibliothèque dans une sorte de rituel où il y aurait de la fragilité mais aussi beaucoup de force. Celui que j’adore lire en “Pléiade”, c’est Baudelaire. C’est l’un des premiers auteurs que j’ai lus quand j’ai commencé à apprendre le français, arrivé enfant de ma Yougoslavie natale, et c’est celui qui m’a à coup sûr procuré mes premiers émois littéraires. Faire un poème sur