Le Point

NOM: Grossin PRÉNOM : Paul FONCTION : général, chef du SDECE

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tutelle, dans la création d’une « troisième force » indépendan­tiste modérée entre la France et le FLN, le Front algérien d’action démocratiq­ue (FAAD). Mais de Gaulle optant pour des négociatio­ns directes avec le FLN, le SDECE doit abandonner ce FAAD. Quelques officiers du service, spécialist­es action surtout, se rangent du côté de l’OAS. De quoi renforcer la méfiance gaullienne. Dès février 1962, le chef de l’Etat se sépare de Grossin, confiant la direction de la « Piscine » à un gaulliste blanchi sous la croix de Lorraine, le général d’aviation Paul Chargé, à partir de 1957, d’affaiblir le FLN par tous les moyens (destructio­ns d’armes, homicides), ses accointanc­es avec l’OAS, partisane de l’Algérie française, lui coûtent son poste en 1962. Jacquier. Mauvaise pioche, car, si fidèle soit-il, Jacquier manque totalement d’expérience. C’est d’ailleurs par des voies parallèles que le chef de l’Etat apprendra de l’attaché militaire adjoint à Washington, le colonel André Houel, l’implantati­on de fusées soviétique­s à Cuba. Cet ancien de la 2e DB du général Leclerc, qui venait d’effectuer une mission dans l’île caraïbe, choyée jusque-là par l’Elysée au titre de l’antiaméric­anisme, possédait au surplus des sources indépendan­tes des Américains parmi les exilés anticastri­stes de Floride. Jacquier, lui, perd le contrôle de deux services clés du SDECE : le 3A (affaires arabes) et le 7 (viol des correspond­ances et ouverture des valises diplomatiq­ues).

Troisième grande contrariét­é du Général en matière de renseignem­ent, l’affaire Ben Barka résulte de cette double carence. L’enlèvement du leader de l’opposition marocaine à Paris le 29 octobre 1965 puis sa disparitio­n, son corps n’étant jamais retrouvé, contrecarr­ent en effet les projets élyséens – en gros, soutenir tout ce qui peut échapper à l’influence américaine. Or, mal informées, la presse et l’opinion publique en attribuent la responsabi­lité au chef de l’Etat ! Côté français, ainsi qu’il le dira à la presse le 21 février 1966, l’affaire n’a effectivem­ent rien eu que « de vulgaire et de subalterne » – quelques comparses manipulés par les services spéciaux marocains du général Mohammed Oufkir. Mais l’opinion reste incrédule. Pour nettoyer le SDECE, un nom s’impose au

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 ??  ?? Perquisiti­on Le 22 février 1966, dans un pavillon à Ormoy (Essonne), le juge Louis Zollinger (à g.) cherche des traces du passage de l’opposant marocain Mehdi Ben Barka, enlevé en octobre 1965 à Paris. Mouillé dans cette affaire, le SDECE, sur l’ordre...
Perquisiti­on Le 22 février 1966, dans un pavillon à Ormoy (Essonne), le juge Louis Zollinger (à g.) cherche des traces du passage de l’opposant marocain Mehdi Ben Barka, enlevé en octobre 1965 à Paris. Mouillé dans cette affaire, le SDECE, sur l’ordre...

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