Pour quelles économies ?
En supprimant 500 000 emplois publics en cinq ans, François Fillon espère trouver 15 des 100 milliards d’euros de son plan d’économies. Une contribution à la hauteur du poids des rémunérations du secteur public dans la richesse annuelle produite en France. Une telle estimation est jugée réaliste par la cellule de chiffrage des programmes des candidats de l’Institut de l’entreprise, un groupe de réflexion financé par de grandes sociétés françaises. Une réduction de 1 % des effectifs de la fonction publique génère en effet 1,5 milliard d’économies par an. Fillon espère en supprimer 2 % par an. sommes les premiers à regretter la précarité. Mais on ne peut pas s’en passer pour l’instant, car il y a un manque criant de titulaires dans les établissements secondaires, notamment pour assurer les périodes de pics de remplacement, comme celui de février, ou pour compenser, par exemple, les congés de maternité. » Dans son programme, Fillon reconnaît qu’il veut privilégier les recrutements de contractuels plutôt que des agents « sous statut » afin de renforcer la flexibilité de la fonction publique. Rien que dans l’Eduction nationale, ils sont déjà près de 30 000 profs non titulaires.
Primes. Pour François Ecalle, supprimer 400 000 postes en cinq ans serait donc déjà très ambitieux. « C’est le maximum qu’on peut faire si on arrive à augmenter le temps de travail sur la moyenne observée dans le privé » , considère-t-il. D’autant que le candidat de la droite veut encore retarder l’âge de la retraite, ce qui pourrait diminuer le nombre de départs dans les années à venir… Pour y parvenir, l’administration devra d’abord gagner en productivité, c’est-à-dire en efficacité, au moins au même rythme que le secteur privé sur la dernière décennie. Ce qui est loin d’être gagné. Il va falloir simplifier ses procédures, notamment grâce au déploiement des nouvelles technologies. C’est ce qu’a commencé à faire Bercy avec la généralisation du traitement des impôts en ligne. Alors que François Hollande aura fait réaugmenter les effectifs de la fonction publique d’Etat de près de 30 000 postes équivalents temps plein depuis 2012, 12 241 auront été supprimés au ministère des Finances d’ici à 2017.
Les administrations peuvent également gagner en efficacité en mutualisant leurs fonctions support comme la gestion du personnel, les finances ou les achats informatiques. Mais ces gains ne seront possibles que si les agents peuvent facilement passer d’une fonction à l’autre ou d’un territoire à un autre. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est loin d’être acquis. « Il y a des endroits où des agents vont partir à la retraite, alors que leur service est déjà en sous-effectifs, pointe François Ecalle. Aujourd’hui, la mobilité se détermine en fonction de l’ancienneté. Elle est quasi exclusivement à l’initiative des agents qui l’utilisent surtout pour se faire muter dans le Sud. Il n’y a que pour le premier poste que l’affectation est contrainte. » Il y a aussi ces