FINANCE UN LOUP DE WALL STREET POUR TRUMP
A chaque nomination décidée par Donald Trump, on se dit que le président américain élu ne pourra jamais aller plus loin dans la provocation. Et puis survient une nouvelle nomination… Après un climatosceptique à l’Agence de l’environnement, le patron du plus gros pétrolier mondial à la tête de la diplomatie, un anti-Chinois comme conseiller économique, une palanquée d’anciens de Goldman Sachs un peu partout, un plantureuses plus-values. En 2016, Icahn a ainsi obtenu la scission en deux sociétés distinctes du géant de l’impression Xerox, une prise de plus à son tableau de chasse. Même chez Apple, la 43e fortune mondiale a réussi à mettre le souk et a arraché à Tim Cook le versement de dividendes exceptionnels. Parfois, Icahn a fait de sacrés dégâts. Comme lorsqu’il avait pris le contrôle de la compagnie aérienne TWA, l’avait sabrée à la hache et conduite au dépôt de bilan… tout en empochant 469 millions de dollars. De quoi lui forger une réputation sulfureuse dont il se fiche éperdument. Une de ses formules fétiches ? « Si tu veux un ami, achète un chien. » Un mantra qu’Oliver Stone a récupéré pour le mettre dans la bouche de Gordon Gekko, le financier sans scrupule de son film « Wall Street ». En partant violemment à l’assaut d’entreprises et de leurs patrons, Icahn est pourtant persuadé de ne pas faire mal. Au contraire, même. « Ce que je fais est bon pour l’Amérique », expliquait-il à Forbes en 2013. Sa mission désormais, selon Trump ? « Se débarrasser des régulations destructrices d’emplois qui freinent la croissance. »