Le Point

Anatomie d’un style

Précieux. Avec ses bijoux-sculptures aux portés singuliers, Charlotte Chesnais s’impose comme la nouvelle chouchoute de la joaillerie.

- MARINE DE LA HORIE TOURNE-DISQUE JUDIKAEL HIREL

Difficile de passer à côté des créations organiques, punks chics et poétiques de Charlotte Chesnais, comme ces bijoux de main qui s’enroulent autour du poignet ou ces créoles qui semblent tenir en apesanteur. D’ailleurs, la nouvelle chouchoute de la joaillerie n’est pas issue du bercail. Elle est la fille d’un opticien et d’une pharmacien­ne, et a grandi dans un village sarthois. Après une tentative de prépa HEC, attirée par le monde de la mode, elle s’inscrit à Paris, au Studio Berçot. Elle fait ses premières armes chez Ungaro, puis chez Balenciaga, auprès de Nicolas Ghesquière, qui la prend sous son aile. « J’ai dessiné des vêtements pendant quatre à cinq ans. Un jour, Nicolas m’a demandé de faire des bijoux pour un défilé. A l’époque, le bijou était anecdotiqu­e, mais j’ai adoré dessiner ces objets sculpturau­x en 3D », se souvient cette blonde diaphane, férue de casse-tête, à l’image de ses créations qui nécessiten­t parfois un mode d’emploi. « Mes inspiratio­ns sont multiples. Le point de départ de mon bracelet de main Bond, c’est un fil d’iPhone scotché à mon poignet que j’ai commencé à entortille­r. Je voulais quelque chose d’anatomique qui puisse aussi tenir debout quand il est posé sur une table », détaille Charlotte Chesnais, qui trace son sillon en remettant au goût du jour le vermeil et fabrique en France. Au fil des saisons, la créatrice monte en gamme et se frotte à une joaillerie plus précieuse. « L’aventure existe grâce à des artisans fantastiqu­es. Le monde de la joaillerie est très fermé, mais je suis arrivée avec ma fraîcheur. Ce que je leur demandais était si différent que cela les a intrigués. Mon orfèvre, qui travaille pour de grandes maisons, trouve mes pièces drôles et ça lui fait une récréation », avoue celle qui a déjà remporté le prestigieu­x prix de l’Andam Chaque pièce, comme ces bracelets, est conçue pour épouser parfaiteme­nt les courbes du corps, tout en chahutant les façons traditionn­elles de porter des bijoux. Ses créoles tiennent sur le lobe de l’oreille comme par magie. Simples, mais leur géométrie variable requiert des trésors d’inventivit­é. Charlotte Chesnais a réussi son entrée dans le monde très fermé de la joaillerie. Dès 2015, la créatrice a été récompensé­e par le prestigieu­x prix de l’Andam. Lytt Labs, cocréée par un Français, un Suisse et un Singapouri­en, bouscule l’horlogerie. Imaginée par William Morand, designer industriel et diplômé de l’école Boulle, ce garde-temps contempora­in joue sur les matières : aucune vis visible, un cadran turbine et des indicateur­s horaires circulaire­s en aluminium anodisé pour afficher l’heure autrement. Son mouvement Seiko NH35 garantit quarante-deux heures de réserve de marche. Au dos de chaque montre, un QR code permet d’enregistre­r sa montre en ligne

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