Le Point

Le grand come-back de Dalida

Près de trente ans après sa mort, la diva italo-égyptienne revient sur le devant de la scène dans un émouvant biopic signé Lisa Azuelos. Les dessous du film en six tubes.

- PAR VICTORIA GAIRIN

Elle n’incarne pas Dalida, elle est Dalida. C’est d’ailleurs ce qu’a affirmé à la réalisatri­ce la jeune mannequin romaine de 32 ans Sveva Alviti lors du casting. Et le résultat est bluffant. Même silhouette sculptural­e, même élégance naturelle, même regard de braise, même mélancolie. Le strabisme de Iolanda Gigliotti n’est pas assez prononcé, son physique fait trop top-modèle ? Qu’importe puisque Sveva est Dalida et que c’est approuvé par le frère et imprésario Orlando, qui l’appelle désormais « petite soeur » !

Le drame de sa vie ? Ses relations passionnel­les et tragiques avec ses nombreux amants. On croise pêle-mêle Jean-Paul Rouve, pygmalion jaloux dans le rôle de l’époux Lucien Morisse (tout jeune patron d’Europe 1), le tendre Niels Schneider en Jean Sobieski, et l’excellent Nicolas Duvauchell­e avec ses chemises « cols pelle à tarte », minishorts lamés, boots à talon et manteaux de fourrure dans le rôle du flamboyant Richard Chanfray, alias comte de Saint-Germain…

« La mort rôde », murmure Sveva dans le film. Les amants disparaiss­ent les uns après les autres, ajoutant à chaque fois son lot de culpabilit­é. Dalida le reconnaiss­ait volontiers, elle ne se sentait bien que sur scène, sous les projecteur­s. 120 millions d’albums vendus de son vivant, et 20 millions depuis sa mort en 1987. Le film n’oublie pas les zones d’ombre. Si, en 1974, Dalida accepte d’enregistre­r « Il venait d’avoir 18 ans », c’est que la chanson fait écho à un drame très personnel. Son amour pour Lucio, un étudiant originaire de Rome dont elle tombe enceinte. La star a toujours rêvé de fonder une famille, mais seize ans la séparent du jeune homme… A la suite de son avortement, elle apprendra qu’elle ne pourra plus avoir d’enfants.

De l’idylle avec François Mitterrand, surnommé « Mimi l’amoroso », il n’est, en revanche, pas question. En 1979, le président en devenir venait pourtant bien souvent à Montmartre, son bouquet de roses à la main, pour un dîner romantique. L’élection de 1981 mettra un terme à la liaison et laissera à « Dali » un goût amer.

C’est le grand retour des années 1970 et 1980, plus en vogue que jamais. La grande époque de l’Olympia de Bruno Coquatrix (Patrick Timsit), des soirées d’Eddie Barclay (Vincent Perez), du disco, du strass et des paillettes. Pas un tube ne manque à l’appel. Alors… laissez-nous danser ! « Dalida », en salles.

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