Le Point

La papesse d’un nouveau style

Maîtresse du décalage subtil, Vanessa Seward distille dans ses collection­s épurées un vestiaire désirable.

- MARINE DE LA HORIE

Vanessa Seward grandit entre Buenos Aires, Londres et Paris. Ses premiers émois fashion lui viennent de sa mère. « Elle avait la culture de l’élégance. Plus jeune, j’étais très timide. J’ai vite compris que les vêtements étaient un moyen de communicat­ion. Ils nous racontent et peuvent donner confiance en soi. On peut se faire remarquer par son allure, mais plutôt que l’excentrici­té, j’ai toujours préféré la subtilité », explique la jolie quadra.

Après un cursus au Studio Berçot, Vanessa forge ses premières armes chez Chanel, Yves Saint Laurent et Azzaro. « Les maisons où j’ai travaillé m’ont beaucoup influencée. Je suis faite de toutes ces rencontres. Marie Rucki, la directrice du Studio Berçot, m’a dévergondé­e. Chez Chanel, Karl Lagerfeld a formé mon oeil. Il mettait la barre très haut et m’a appris à être efficace, rapide et travailler en équipe avec les ateliers. Chez Saint Laurent, Tom Ford m’a incitée à explorer le côté sexy. Enfin, avec Loris Azzaro, j’ai eu la chance de peaufiner mon travail sur le corps féminin et les coupes qui mettent la femme en valeur. »

Parmi les bonnes fées qui ont jalonné son parcours, il y a Jean Touitou, le fondateur de la griffe A.P.C., qui, après l’avoir invitée sur des collection­s capsules, l’a aidée à monter sa propre marque. « Jean m’a vraiment fait confiance. Je n’étais pas très bonne en casual wear, car j’avais toujours travaillé dans des maisons de couture. J’ai dû avoir toute une réflexion autour d’un vestiaire plus quotidien » , reconnaît Vanessa.

Il y a deux ans, elle monte sa griffe, alimentée par une garde-robe qui lui ressemble, inspirée de sa propre allure. « J’ai commencé à dessiner ce que j’aimais porter. Il y avait un créneau à prendre sur ce vestiaire pour des femmes en quête d’un produit design, mais pas trop connoté et qui les mette en valeur sans qu’elles aient l’air déguisées. Le défi est de proposer des pièces pertinente­s et intemporel­les à des avocates, des actrices ou des prix Goncourt », confie celle qui s’apprête aussi à conquérir Londres.

Sa mode, Vanessa Seward, qui aime aussi brouiller les pistes avec des imprimés panthère ou jolie mamie, très 70’s, la décrit commefé mini ne,gl amour et portable .« Pour ne pas tomber dans une propositio­n trop classique, j’ essaie toujours d’apporter le twist de l’humour avec du denim ou du Lurex. J’adore les décalages », précise cette timide repentie qui associe comme personne le tweed et le lamé afin d’en faire de chiquissim­es armures pour les femmes modernes

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