OPA EURO DISNEY QUITTE LA BOURSE DE PARIS
Qu’en pensent Mickey et Donald ? La maison mère The Walt Disney Company reprend la main sur le parc de Marne-laVallée. L’américain a annoncé la semaine dernière son intention de voler au secours d’Euro Disney ; il promet de lancer une OPA pour racheter très vite les 23 % d’actions qu’il ne détient pas et sortir sa filiale de la Bourse. Une quasi-obligation. Car, depuis fin septembre, Euro Disney n’a plus assez de fonds propres par rapport à son capital social – une charge pour dé- préci ationd’actifs de 953 millions d’euros a été passée dans les comptes. Ce n’est pas la première fois que la maison mère américaine vient à la rescousse du parc implanté en France. Loin de là. En 2015, la Walt Disney Company avait déjà injecté 1 milliard d’euros dans sa filiale via une recapitalisation et converti 600 millions de dette en actions. Pour une filiale qui, en vingt-cinq ans, n’a été bénéficaire qu’entre 1995 et 2001, cela peut sembler beaucoup… Bien sûr, Euro Disney offre une formidable visibilité en Europe au roi américain du divertissement – 14 millions de visiteurs par an – et à l’ensemble de ses marques et autres produits dérivés. Et puis, au total, d’un strict point de vue financier, Euro Disney a malgré tout rapporté son pesant d’or à Disney. Car, que le parc de Disneyland Paris soit rentable ou pas, cela n’empêche pas le groupe américain de s’octroyer des royalties rondelettes sur les recettes (de 5 à 10 %). Disney perçoit par ailleurs des intérêts sur un prêt de 1,2 milliard d’euros qu’il a consenti à sa filiale en 2012. Bref, les gros actionnaires américains ne devraient finalement pas faire une si mauvaise affaire. Mais les minoritaires de la première heure, qui ont acheté en 1989 l’action à 72 francs (17,50 euros d’aujourd’hui environ, inflation incluse), affichent toujours la gueule de bois… Disney propose aujourd’hui de racheter chaque action pour la somme de 2 euros