Ils misent sur la valeur travail
candidat LR assume son intention de dégrader ce solde à 3,7 % « à cause de la mise en oeuvre des premières grandes mesures du prog r a mme, indispensables pour relancer l’activité » . Résultat, le déficit ne devrait même pas redescendre sous 3 % en 2018. Il faudra attendre 2019 ! Tout dépendra, en fait, de la situation réelle des comptes léguée par Hollande, dont l’état devrait être dévoilé par l’audit de la Cour des comptes prévu pour juin. En cas de dérapage, la règle veut que Bruxelles applique une amende financière de 4 milliards d’euros… Mais l’Europe n’a jusqu’ici jamais osé sanctionner un Etat.
Emmanuel Macron, lui, fait le pari inverse. L’ancien ministre de François Hollande promet de tout faire pour respecter les règles communes, afin de démontrer à Berlin sa fiabilité et la pertinence de poursuivre l’aventure de la zone euro. « On ne fera pas de feu de joie pendant l’été » , r é s u me Je a n Emmanuel Macron entend augmenter l’écart entre les revenus du travail et ceux issus de l’assistance par une augmentation de 50 % de la prime d’activité. Gain pour un smicard ? 100 euros par mois, selon Emmanuel Macron. François Fillon préfère opter pour une allocation sociale unique, issue de la fusion des minima sociaux. Laquelle serait plafonnée, en prenant en compte d’éventuels autres revenus, comme les allocations logement, afin de préserver l’écart entre les revenus d’assistance et les revenus issus du travail. Pisani-Ferry, l’ancien président de France Stratégie passé chez Macron pour superviser son programme. Ses équipes anticipent un déficit public à 3 % du PIB cette année, proche des prévisions de la Commission européenne (2,9 %). Revers de la médaille ? Il compte attendre début 2018, soit plus de huit mois après son entrée à l’Elysée, pour mettre en place les premières mesures fiscales, au risque de perdre un temps précieux. « Il va bien falloir que Macron prenne des mesures dans un budget rectificatif, s’étonne un fin observateur de la vie politique française. Je n’imagine pas qu’il en soit autrement. » L’ancien secrétaire général adjoint de l’Elysée table par ailleurs sur des prévisions de croissance un peu plus optimistes que son adversaire : 1,8 % dès 2018 contre 1,5 % chez Fillon. Grâce à l’effet d’entraînement de ses baisses de dépenses, Fillon réduit par la suite bien davantage le déficit. Le budget de la France serait à l’équilibre fin 2022 contre un déficit persistant de 1 % pour Macron.