Le Point

Son alter ego chez Hamon

- B. E.

Ils travaillen­t ensemble, partagent la même vision sur le rôle moteur de l’entreprene­uriat social et solidaire, mais… ne roulent pas pour le même candidat. Nicolas Hazard, son fidèle second, a choisi Hamon. Anne Hidalgo a convaincu ce financier de 34 ans, diplômé de Sciences po et HEC, fondateur d’Inco, qui promeut une économie inclusive et durable, de mettre son expertise au service du candidat socialiste.

Comment expliquer son succès ? « C’est l’absence totale de stratégie qui nous a réussi depuis trente-deux ans. On a juste essayé de comprendre de quoi nos contempora­ins auraient besoin à l’avenir » , explique celui qui vient de créer 2 000 places d’accueil de migrants et des structures pour lutter contre la radicalisa­tion islamiste. Dans le milieu de l’ESS, on accuse parfois Jean-Marc Borello de copier les méthodes du privé. Lors de la reprise d’Hospitalor, un groupe de maisons de retraite et d’hôpitaux, SOS avait supprimé plus de 300 postes. « Au final, il n’y a eu que 8 licencieme­nts secs et cette restructur­ation a permis, ensuite, de réembauche­r. »

Lui est convaincu que le label ESS « n’est pas forcément synonyme de vertu ». Etre possédé par une coopérativ­e n’a pas empêché Spanghero de mettre de la viande de cheval dans ses lasagnes, pas plus que le statut associatif de la Fifa ne la garantit contre la cupidité, souligne-t-il dans son livre paru en janvier, « Pour un capitalism­e d’in- térêt général ». « Je pousse Emmanuel Macron à développer le statut de la fondation actionnair­e, très utilisé dans les pays du Nord. L’entreprise est gérée avec des critères d’impact social et environnem­ental et elle seule récupère le profit. Elle peut développer d’autres activités ou réinvestir l’argent. Plus besoin d’emprunter pour verser des dividendes quand les résultats ne sont pas au rendez-vous ! » Une idée qui s’appuie sur le modèle de l’entreprise allemande Bosch.

Il y a quatre ans, Jean-Marc Borello avait promis de prendre sa retraite en… 2017. « J’ai dit une connerie » , sourit-il aujourd’hui. Mais il n’en prépare pas moins soigneusem­ent la transition par une réforme des statuts du groupe SOS qui devrait être présentée en juin. En attendant, il va s’adonner à la marche sportive et intense pour son champion, d’ici aux élections. Vise-t-il un futur poste de ministre ? « Jamais. Chacun son truc. Au soir du second tour, je change de portable. » Les promesses n’engagent que ceux qui les croient

Newspapers in French

Newspapers from France