Le Point

L’atelier précieux de Bulgari

Le prestigieu­x joaillier romain a ouvert, à Valenza, en Italie, la plus grande manufactur­e d’Europe. Visite.

- PAR FABRICE LÉONARD

La ligne reptilienn­e d’un bracelet Serpenti, le délicat tombé d’un pendentif Diva, le charme historique d’un tour de cou rigide Monete ou encore la fausse géométrie d’une bague B.zero1… Ces pièces, qui firent et font toujours la réputation de Bulgari dans le monde, verront désormais le jour au sein d’un même lieu. A Valenza, en Italie, le joaillier romain vient de lever le voile sur un atelier géant de plus de 14 000 mètres carrés. Un immeuble ultramoder­ne où sera désormais confection­née l’intégralit­é de ses collection­s joaillerie.

Le choix du site ne tient pas au hasard. Il est situé sur une petite colline où s’installa en 1817 Francesco Caramora, un orfèvre italien. Le bâtiment futuriste est collé à sa maison, la Cascina dell’Orefice, par une structure en verre. Un bel hommage aux objets en argent créés par le fondateur de la maison, Sotirio Georgis Bulgari, durant le dernier quart du XIXe siècle. Ce nouveau temple du pré-

cieux, réparti sur trois niveaux et caractéris­é par une gigantesqu­e cour intérieure, inspiré de la domus romaine, regroupe 430 artisans. Ici, la chaîne de production est entièremen­t maîtrisée. De l’alliage des métaux au polissage en passant par le façonnage des éléments qui constituen­t le bijou, le sertissage des gemmes et l’assemblage du joyau, tout est effectué en interne. Seule la taille des pierres est faite à l’extérieur.

Grande nouveauté au sein de la manufactur­e : les lignes emblématiq­ues du joaillier sont réalisées dans des îlots spécialisé­s. Baignés par la lumière du jour, les dix-huit ateliers sont divisés en catégories de produits. Certains sont consacrés à la fabricatio­n des collection­s Serpenti, d’autres à Diva, Bulgari-Bulgari, Parentesi ou B.zero1, dont une nouvelle version vient de voir le jour (voir encadré ci-dessus). Plus loin, des artisans conçoivent tous les cadres des boîtiers pavés des montres joaillière­s, l’assemblage et le mouvement étant toujours exécutés en Suisse. « A Valenza, nous fabriquons aussi bien une bague en métal précieux non serti qu’un collier pavé de diamants et incrusté de bois précieux d’une valeur de plus de 400 000 euros, précise Mauro di Roberto, président de la division Joaillerie de Bulgari. Notre nouvelle structure permet dorénavant de livrer à nos boutiques à travers le monde une trentaine de bagues B.zero1 en trente jours. » Seule la haute joaillerie reste façonnée dans les ateliers de Rome.

Mais le site de Valenza n’abrite pas uniquement une usine. Afin de préserver les métiers d’art et de créer un véritable parcours de profession­nalisation pour les jeunes génération­s d’artisans, la maison a fondé, au sein de la manufactur­e, la Bulgari Jewellery Academy, une école destinée à la formation de tous les nouveaux employés. Elle accueille déjà vingt et un apprentis qui vont se perfection­ner dans l’art de la joaillerie et préserver ainsi le prestige unique du made in Italy et du savoir-faire de la maison romaine

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Les nouvelles collection­s du joaillier voient désormais le jour dans cet atelier ultramoder­ne de 14 000 m2 niché au coeur de la vallée du Piémont.
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Les 430 orfèvres maîtrisent toutes les étapes, de l’alliage des métaux au polissage en passant par le façonnage, le sertissage et l’assemblage du joyau.
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