Leur duel dans le texte
Fractures. En confrontant leurs (vraies) attaques, nous avons mis en scène ce (faux) dialogue.
Ils ne se sont encore jamais rencontrés en duel et peut-être n’en n’auront-ils jamais l’occasion si l’un des deux n’accède pas au second tour de la présidentielle. Aussi, nous avons reconstitué leurs échanges d’arguments et d’attaques à travers les propos qu’ils ont tenus l’un sur l’autre. Un face-à-face imaginaire où ils abordent des questions de fond sur l’économie et l’identité. Mais on découvre aussi la violence des coups qu’ils se sont portés à travers les discours de leurs meetings ou dans les médias. Un mano a mano sans concessions, où les formules font mouche ! Commençons par la politique écono- mique : tous deux proposent de réduire les dépenses publiques sur le quinquennat : 60 milliards d’euros chez M. Macron, 100 milliards d’euros chez M. Fillon…
Emmanuel Macron : « Une telle austérité ne tient pas, surtout que François Fillon a détricoté plusieurs de ses propres mesures. Son chiffre de réduction des dépenses dans la fonction publique est erroné. Il ne prend pas en compte l’augmentation des salaires qu’il devra consentir aux fonctionnaires qui travailleront plus pour compenser les 500 000 suppressions de postes. » ( Le Point, 30 mars)
François Fillon : « Vous avez des candidats qui proposent pratiquement tous des augmentations de dépenses publiques, y compris Emmanuel Macron, qui propose 60 milliards d’économies, 50 mil- liards de dépenses nouvelles, mais qui vient de rajouter en l’espace de quelques jours 40 ou 45 milliards de dépenses avec, en particulier, cette aberration d’un service militaire d’un mois. » (RTL, 30 mars) « C’est de la rigolade de penser qu’en un mois vous allez inculquer à de jeunes Français des valeurs qu’ils n’auront pas apprises pendant les dix-huit années précédentes. » ( Valeurs actuelles, 30 mars)
E. M. : « Je n’ai aucune leçon de sérieux à recevoir de la part d’un homme qui a été Premier ministre et qui, le premier jour, disait que l’Etat était en faillite, pour le rendre cinq ans plus tard avec 600 milliards de dette publique en plus… » (meeting à Paris, 6 février). « Margaret Thatcher, c’était la politique des années 1980 au Royaume-Uni. Je pense que la France mérite mieux que cela. » ( Le Monde, 21 novembre 2016)
F. F. : « Macron, c’est celui qui a pensé et défini le programme de François Hollande, qui l’a ensuite appliqué et qui veut le poursuivre avec l’aide de ses anciens
« Macron a les allures d’un “golden boy” rêvant d’une France hors sol. » F. Fillon