ISF Le dernier cru
Les FCPI et FIP vivent leur dernière année de souscription sous le régime actuel. Cela n’empêche pas d’en profiter.
Décrié par tous les candidats, l’impôt sur la fortune devrait disparaître ou être profondément remanié, rendant caduques ou presque les solutions inventées pour l’alléger. En attendant, les contribuables assujettis – ceux qui ont un patrimoine imposable supérieur à 1,3 million d’euros – devront encore payer leur dû cette année. Le barème d’imposition est resté identique à celui de l’an dernier (voir tableau).
Pour réduire la note, plus possible de jouer sur la base imposable puisque le fisc prend en compte le patrimoine évalué au 1er janvier 2017. La seule marge de manoeuvre consiste à évaluer les biens immobiliers au plus juste en tenant compte des abattements autorisés (30 % pour la résidence principale) et à ne pas oublier de déduire ses dettes (impôts, y compris l’ISF). Puis il faut se tourner vers les réductions d’impôts. Tout d’abord les dons, qui offrent une réduction égale à 75 % de leur
montant, dans la limite de 66 667 euros. Des investissements qui ont du sens puisqu’ ils consistent à aider des associations ou fondations reconnues d’utilité publique ou d’intérêt général (Fondation de France, Apprentis d’Auteuil...) qui oeuvrent pour l’emploi des plus défavorisés, la recherche médicale, l’éducation...
Autre solution : investir au capital des PME. La réduction d’impôt est égale à 50 % du montant investi, dans la limite de 18 000 euros pour tout achat de parts de fonds communs de placement dans l’innovation (FCPI) ou de fonds communs de proximité (FIP) et dans la limite de 45 000 euros pour les investissements en direct.
Pour être perdant, il faudrait qu’à l’issue de la durée de placement (cinq ans au minimum, sept plus généralement) le contribuable récupère moins de la moitié de son investissement.
L’opération peut en outre se révéler un bon placement, mais pas à tout coup. Les performances des FCPI arrivés à échéance sont très diverses et variables au sein d’une même société de gestion : de – 20 % à + 125 %. L’investissement direct peut être plus rentable, mais il est aussi plus risqué.
Attention : selon les fonds proposés, la réduction d’impôt diffère : elle est en règle générale de 50 % du montant investi, mais elle peut descendre à 45, voire 40 % si le gérant du FCPI ou du FIP décide, pour sécuriser le placement, d’investir une fraction de l’épargne sur des supports n’ouvrant pas droit à réduction d’impôt. Se priver d’une petite réduction d’impôt n’est pas forcément un mauvais choix. On peut regagner à l’échéance ce qu’on a perdu à la souscription.
En cas de suppression de l’ISF, 31 % des Français selon le baromètre Ipsos/Apprentis d’Auteuil, utiliseraient les sommes économisées à faire des dons à leurs proches, 30 % à des organismes d’intérêt général, 29 % à consommer et 25 % à investir dans des entreprises