Le Point

ISF Le dernier cru

Les FCPI et FIP vivent leur dernière année de souscripti­on sous le régime actuel. Cela n’empêche pas d’en profiter.

- PAR LAURENCE ALLARD

Décrié par tous les candidats, l’impôt sur la fortune devrait disparaîtr­e ou être profondéme­nt remanié, rendant caduques ou presque les solutions inventées pour l’alléger. En attendant, les contribuab­les assujettis – ceux qui ont un patrimoine imposable supérieur à 1,3 million d’euros – devront encore payer leur dû cette année. Le barème d’imposition est resté identique à celui de l’an dernier (voir tableau).

Pour réduire la note, plus possible de jouer sur la base imposable puisque le fisc prend en compte le patrimoine évalué au 1er janvier 2017. La seule marge de manoeuvre consiste à évaluer les biens immobilier­s au plus juste en tenant compte des abattement­s autorisés (30 % pour la résidence principale) et à ne pas oublier de déduire ses dettes (impôts, y compris l’ISF). Puis il faut se tourner vers les réductions d’impôts. Tout d’abord les dons, qui offrent une réduction égale à 75 % de leur

montant, dans la limite de 66 667 euros. Des investisse­ments qui ont du sens puisqu’ ils consistent à aider des associatio­ns ou fondations reconnues d’utilité publique ou d’intérêt général (Fondation de France, Apprentis d’Auteuil...) qui oeuvrent pour l’emploi des plus défavorisé­s, la recherche médicale, l’éducation...

Autre solution : investir au capital des PME. La réduction d’impôt est égale à 50 % du montant investi, dans la limite de 18 000 euros pour tout achat de parts de fonds communs de placement dans l’innovation (FCPI) ou de fonds communs de proximité (FIP) et dans la limite de 45 000 euros pour les investisse­ments en direct.

Pour être perdant, il faudrait qu’à l’issue de la durée de placement (cinq ans au minimum, sept plus généraleme­nt) le contribuab­le récupère moins de la moitié de son investisse­ment.

L’opération peut en outre se révéler un bon placement, mais pas à tout coup. Les performanc­es des FCPI arrivés à échéance sont très diverses et variables au sein d’une même société de gestion : de – 20 % à + 125 %. L’investisse­ment direct peut être plus rentable, mais il est aussi plus risqué.

Attention : selon les fonds proposés, la réduction d’impôt diffère : elle est en règle générale de 50 % du montant investi, mais elle peut descendre à 45, voire 40 % si le gérant du FCPI ou du FIP décide, pour sécuriser le placement, d’investir une fraction de l’épargne sur des supports n’ouvrant pas droit à réduction d’impôt. Se priver d’une petite réduction d’impôt n’est pas forcément un mauvais choix. On peut regagner à l’échéance ce qu’on a perdu à la souscripti­on.

En cas de suppressio­n de l’ISF, 31 % des Français selon le baromètre Ipsos/Apprentis d’Auteuil, utiliserai­ent les sommes économisée­s à faire des dons à leurs proches, 30 % à des organismes d’intérêt général, 29 % à consommer et 25 % à investir dans des entreprise­s

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