Zidane, la gloire de son père
Mémoires. C’est l’histoire d’un colosse algérien dont le fils est devenu l’un des plus grands joueurs de foot de la planète. Celle de Smaïl Zidane, un berger de Kabylie plein de courage, parti à 16 ans travailler à Paris pour envoyer de l’argent au bled. Celle d’un chef de famille, enfin, désarmant d’humilité et de simplicité, pour qui la foi, le travail, le respect sont les gages de toute vie heureuse. Tu quoque mi fili. « Dans la famille Zidane, nous ne sommes pas très bavards. Mon père ne faisait pas de discours, il ne me donnait pas de conseils. Il m’a suffi de le regarder vivre et le message est passé : dans l’existence, tout s’obtient par le travail. » Hiver 54. « L’abbé Pierre l’a crié à la radio : plus personne ne doit dormir dehors ! Mais moi, j’y suis encore. Chaque nuit, je brûle des bouts de cageot sur le sol et quand le feu s’éteint, le froid se jette sur moi. » La Castellane. « A partir de 1990, je vois des jeunes filles voilées avec de longues robes noires. Des garçons de la cité laissent pousser leur barbe et revêtent des tuniques. Je ne reconnais plus ma religion. » Exception. « Malgré son extraordinaire réussite, Zinedine reste le même, modeste, timide, aimable avec les humbles comme avec les puissants (…). Je vois les ravages que causent la gloire et l’argent chez des hommes souvent issus de milieux modestes et que l’on n’a pas assez mis en garde. Ils y laissent leur raison et leur coeur. »
« Sur les chemins de pierre, d’Aguemoun au Stade de France », de Smaïl Zidane (Michel Lafon, 148 p., 17,95 €).