Le Maire : « Nous pouvons travailler avec Macron »
Le député de l’Eure se livre à une autocritique et en appelle à un « quinquennat utile ».
Le Point :
Je ne suis pas un homme de regrets. La primaire a été un exercice démocratique réussi, qui a fait honneur à la droite et au centre. Est-elle cependant efficace pour rassembler ensuite une majorité ? Visiblement, non.
Les affaires de François Fillon suffisent-elles à expliquer l’élimination de la droite au premier tour ?
Les affaires nous ont fait perdre beaucoup de voix, mais François Fillon avait commencé à baisser dans les sondages avant qu’elles n’éclatent. Notre programme en matière de santé a suscité de la crainte. Il a été perçu comme brutal par les Français. Dans une société si inquiète, c’était une erreur de laisser courir l’idée que nous pourrions privatiser la Sécurité sociale.
La défaite de François Fillon serait donc aussi celle du libéralisme à droite ?
La ligne libérale ne peut être l’alpha et l’oméga d’un projet de droite. Bien sûr qu’il faut moderniser le fonctionnement de l’Etat, diminuer les dépenses publiques, réduire les charges, simplifier les normes, assouplir le Code du travail ! Il en va de l’avenir de nos entreprises, en particulier dans les secteurs industriel et agricole. Il en va aussi de notre capacité à préserver notre modèle de solidarité. Mais tout cela ne suffira pas à réduire la fracture territoriale qui grandit en France et qui menace notre nation. Comme élu de l’Eure, je suis confronté à cette réalité tous les jours. Dans les communes rurales de ma circonscription, quand on a un problème cardiaque, il faut attendre un an avant d’obtenir un rendez-vous à Evreux ! Et quelle réponse pour ces parents dont l’enfant handicapé ne trouve pas de place d’accueil ? Il ne suffit pas de libéraliser l’économie. Il faut aussi investir dans les infrastructures, changer notre mode de pensée en