ZODIAC LE CAUCHEMAR SANS FIN
Il y a trois ans, Zodiac Aerospace était une référence dans la catégorie « pépite technologique française ». Le leader mondial des équipements aéronautiques enchaînait les contrats mirobolants. Mais la belle histoire s’arrête brutalement en mars 2015 avec la « crise des sièges » : accumulant les retards de production, Zodiac ne peut livrer dans les délais sièges et toilettes d’avion à ses clients Airbus et Boeing. C’est tout sauf anodin, car cela a des répercussions sur les livraisons d’avions et entraîne le paiement de pénalités… American Airlines annule même une partie de sa commande de sièges de classe affaires pour ses Boeing 787. L’action, qui dépassait 35 euros, dévisse. D’autant que le président du directoire, Olivier Zarrouati, peine à résoudre les problèmes industriels et à rétablir les cadences. En janvier 2016, le PDG d’Airbus, Fabrice Brégier, crucifie l’entreprise en décidant d’exclure Zodiac de la production du futur A330 Neo. Au mois de janvier 2017, le motoriste Safran annonce
Evolution du cours de l’action Zodiac Aerospace, en euros une OPA amicale sur Zodiac à 29,47 euros l’action. Une bonne nouvelle pour les deux entreprises, qui constitueront ainsi un géant incontournable de l’aéronautique. Sauf qu’une fois de plus rien ne se passe comme prévu. Chris Hohn, financier britannique à la tête du fonds d’investissement TCI, actionnaire de Safran à hauteur de 4,1 %, s’active pour faire échouer cette opération de près de 10 milliards d’euros, qu’il qualifie de mauvaise transaction au mauvais prix. Puis Zodiac annonce, le 28 avril, une perte de 24 millions d’euros pour le premier semestre. Une onzième contre-performance d’affilée, qui pourrait dissuader définitivement Safran de conclure l’opération ou le convaincre de revoir le prix à la baisse. Olivier Zarrouati a remis son mandat au conseil dans la foulée, mais reste à son poste le temps soit de boucler les négociations avec Safran, soit de trouver un plan B. Le cauchemar de Zodiac n’a pas encore pris fin