Millions d’euros
C’est la somme brute que Macron a gagnée à la banque Rothschild. Il est salarié jusqu’à sa promotion au poste d’associé-gérant, en décembre 2010. Il s’affilie alors, comme la vingtaine de ses homologues, au Régime social des indépendants. Les bénéfices industriels et commerciaux sont ensuite partagés entre les associés, sur la base d’une grille qui évolue. Les jeunes touchent une quote-part du résultat assez peu élevée par rapport aux associés-gérants seniors. Somme sur laquelle ils paient eux-mêmes les charges patronales et salariales. visiteurs, au 23, avenue de Messine – pour rejoindre ses clients. Le tout juste trentenaire apprend le métier, comme les autres, dans la soute. Sans passe-droit. Il constitue des dossiers de financement, rédige des analyses sectorielles, calcule la valorisation d’une société. S’exerce dans l’art de la présentation Powerpoint et bétonne son anglais des affaires, grandement perfectible. David de Rothschild et François Henrot, autre personnage clé de la banque, l’observent en silence et veillent discrètement à sa bonne intégration.
Pour chaque dossier, une équipe ad hoc de banquiers est constituée. Avec l’associé-gérant Grégoire Chertok, il s’attelle à la vente du journal Le Parisien, propriété de la famille Amaury. Mais les discussions n’aboutissent pas. Il travaille aussi avec Thierry Breton, PDG d’Atos, pour boucler le rachat de Siemens IT. L’ancien ministre de l’Economie a l’habitude de conclure ses transactions avec l’aide de la banque Rothschild, mais il retrouve avec plaisir Emmanuel Macron. Le jeune inspecteur des Finances – ce corps de fonctionnaires est rattaché à Bercy – avait effectué des missions sous les ordres du ministre