Ses premiers chantiers
Jean-Michel Blanquer assure qu’il n’a pas l’intention de balayer d’un revers de la main tout ce qui a été fait par ses prédécesseurs. C’est en tout cas cette méthode douce qu’il revendique, répétant son attachement à la continuité en matière de politiques éducatives. Pourtant, les annonces des assouplissements et des remises en question des mesures du précédent quinquennat ne peuvent dissimuler les bouleversements en profondeur qui se profilent :
Le redoublement. Le nouveau ministre de l’Education juge qu’il « n’est pas normal » de l’interdire et qu’il y a « quelque chose d’absurde à laisser passer de classe en classe des élèves accumulant des retards ». Il revient de fait sur un décret de sa prédécesseure Najat Vallaud-Belkacem, qui entérinait le « caractère exceptionnel du redoublement ».
100 % de réussite au CP. C’est l’objectif affiché par le ministre. Pour l’atteindre, il compte dédoubler les classes de CP des écoles de REP + (réseau d’éducation prioritaire renforcée) pour réduire les effectifs à douze élèves par classe. Une mesure séduisante en apparence, mais qui pose des problèmes de locaux et dont se méfient certains syndicats d’enseignants, qui redoutent qu’elle ne vienne entraver le dispositif « Plus de maîtres que de classes » instauré sous le précédent quinquennat.
Rythmes scolaires. Le nouveau ministre compte laisser le choix aux communes, pour « ne pas changer là où ça marche », mais en proposant aux collectivités qui le souhaitent d’abandonner les rythmes mis en place en septembre 2014.
Autonomie des collèges. Les établissements du secondaire auront davantage de liberté de choix : selon un arrêté paru au Journal officiel le 18 juin, l’accompagnement personnalisé (AP) et les enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) ne seront plus obligatoires que sur une période donnée et seront vidés de leur substance. Les collèges pourront aussi, s’ils le souhaitent, remettre en place des classes bilangues et l’enseignement de langues anciennes.
Devoirs faits. Ce dispositif prévoit que, dès la rentrée de septembre, dans le maximum de collèges, les devoirs soient faits après les heures de cours au sein même de l’établissement. Les élèves seraient encadrés par des enseignants à la retraite ou des actifs payés en heures supplémentaires, des assistants d’éducation, des étudiants, des volontaires du service civique… L’objectif est de réduire les inégalités des élèves face aux devoirs. Le baccalauréat pourrait être réformé pour se concentrer, lors de l’examen final, sur quatre matières fondamentales, et il serait validé par un contrôle continu. Le bac constituerait un « pont » entre le lycée et les études supérieures