Droite, ce que veulent les « constructifs »
Signal. Un groupe d’inspiration libérale, européenne et modérée voit le jour à l’Assemblée. Bientôt un parti ?
« I l existe une droite en France qui a quitté la place du Trocadéro pour cheminer vers la place de la République. » C’est avec cette formule imagée que le député Yves Jégo résume la création du groupe parlementaire Les Républicains constructifs-UDIIndépendants, sous l’impulsion commune de Thierry Solère et de Jean-Christophe Lagarde. Une droite dite orléaniste qui défend la liberté économique autant que sociétale, une droite inspirée de l’ancienne UDF du président Giscard. Enfin, une droite proeuropéenne autant que modérée qui s’est résolue à se détacher des Républicains après des années d’un mariage de moins en moins heureux… Le quinquennat Sarkozy et son virage buissonien avaient déjà lézardé la façade unioniste et, sous l’impulsion de Jean-Louis Borloo, permis au centre droit, dès 2012, une première aventure solitaire au sein de l’UDI. La campagne de François Fillon et ses soubresauts ont creusé un peu plus le fossé entre certains libéraux et les autres sensibilités de la droite…
L’allusion de Jégo à la manif du Trocadéro renvoie, en effet, à l’un des épisodes les plus controversés de la campagne de Fillon quand celui-ci, pris dans la tourmente judiciaire, avait mis en avant le mouvement Sens commun. Une prise en otages pour les juppéistes, de Solère à Benoist Apparu, de Franck Riester à Edouard Philippe ou Gérald Darmanin. La victoire d’Emmanuel Macron a fragilisé une alliance bâtie depuis 2002 au sein de l’ex-UMP dans le but d’endiguer la montée du Front national. Avec Marine Le Pen au second tour de la présidentielle, l’échec de la stratégie d’endiguement est devenu patent et chacun a repris ses billes. Les
« Plutôt que de hurler comme des gorets, de prendre des postures, on peut travailler avec Macron. » Thierry Solère