Le grand cercle de l’art
La collection Pinault fait renaître la Bourse de commerce de Paris.
L’architecture comme trait d’union entre passé, présent et futur. Quarante ans après les révolutionnaires tubulures du Centre Pompidou, le cercle parfait de la Bourse de commerce de Paris ouvrira bientôt une nouvelle page de la création artistique au coeur des Halles, à deux pas de sa Canopée flambant neuve. C’est ici, sous la coupole emblématique de l’ancienne Halle au blé circulaire, que la Fondation Pinault présentera au public sa collection d’art contemporain. Comme pour ses espaces vénitiens (palais Grassi, pointe de la Douane, Teatrino), François Pinault, propriétaire du Point, a confié la douce métamorphose du prestigieux édifice parisien à l’architecte Tadao Ando (prix Pritzker 1995), associé ici à l’architecte en chef des Monuments historiques, Pierre-Antoine Gatier, et au jeune duo de l’agence NeM : « L’élément structurant du projet d’Ando est un écho au principe fondamental du bâtiment : sa circularité » , commentent Lucie Niney et Thibault Marca. Dialoguant avec ses éléments historiques, scrupuleusement restaurés, un cylindre en béton de 9,30 mètres de hauteur sur 30 de diamètre, aux parois lisses percées de quatre ouvertures identiques et surmontées d’un oculus filtrant la lumière, s’imbrique dans le vide central. Baigné de lumière zénithale, cet atrium, qui s’élève jusqu’aux garde-corps tournoyant au 2e étage du bâtiment d’origine, abrite l’espace d’exposition principal. « Doté d’une force centripète menant à un auditorium creusé en sous-sol, ce cylindre crée une sorte de galerie-couloir entre son mur extérieur et le mur intérieur de la façade dessinée par Blondel » , détaille Ando. « Cinq cent mille heures de travail mobilisant jusqu’à 400 personnes par jour, dont 30 jeunes défavorisés en formation… Ce projet minimaliste cache une prouesse hightech » , souligne Daniel Sancho, directeur des travaux conduits par Bouygues. Outre la conception même du cylindre, le double vitrage élaboré de la verrière optimise l’isolation thermique et protège les oeuvres d’art à travers un film anti-UV. Gestion de l’éclairage, performance énergétique… Ce cercle dans un cercle qui vise un haut label environnemental prend également soin du confort acoustique des lieux à travers de microbilles en céramique incrustées dans les deux voiles de béton qui s’étirent sur seulement 12 centimètres d’épaisseur. Ouverture des portes : début 2019