Un « artiste » du soin
Recentrée sur la Suisse, rehausse encore son positionnement luxe.
La Belle s’était un peu endormie ! Pas pour très longtemps, car un vent nouveau souffle sur la célèbre marque de beauté créée en 1931 par le Dr Paul Niehans, père de la régénération cellulaire. Le groupe entend renouer avec ses valeurs. La Suisse tout d’abord, où La Prairie est née dans la célèbre clinique de Montreux avant de prendre son indépendance en 1978 et de s’installer à Zurich. Le marketing, jusqu’alors à New York, est rapatrié au siège.
La marque renforce encore son positionnement sur le luxe en multipliant les liens avec l’art grâce à un partenariat avec Art Basel, la grande foire mondiale d’art contemporain. « Pour cette première collaboration, nous avons demandé à quatre artistes de réaliser des oeuvres sur le thème du caviar, la célèbre matière première à partir de laquelle La Prairie a conçu une ligne devenue iconique depuis son lancement il y a trente ans », commente Jean-Baptiste Grosdidier, directeur général France. La maison a également demandé à l’architecte Stana Pijunovic de revoir le design de ses points de vente en l’axant autour de la montagne (rappel de la Suisse) et du conseil. Le nou- veau concept vient d’être inauguré à Paris, aux Galeries Lafayette, avant d’être étendu au Printemps puis à Shanghai, Hongkong et New York. « Nous allons continuer de réduire nos points de vente pour assurer partout le même niveau de conseil », précise Jean-Baptiste Grosdidier, qui pense ramener leur nombre dans l’Hexagone de 450 à 330 en 2020.
Enfin, La Prairie réaffirme sa capacité d’innovation et son avance « technologique » dans le soin à travers ses quatre lignes fondées sur le célèbre complexe de régénération cellulaire gardé secret depuis 1931 – trois laboratoires répartis en Suisse contribuent à sa fabrication – et la recherche à partir du caviar, de l’or et du platine. Le groupe lance le Skin Caviar Absolute Filler, un soin révolutionnaire capable de reconstituer la densité de la peau et d’affiner les contours du visage. Objectif : stopper l’érosion du marché en augmentant de 3,5 à 4 % en 2020 sa part de marché dans le soin en France. D’ores et déjà, les ventes ont progressé de 11 % depuis janvier quand le marché a baissé de 3 %. La qualité paie !