Le Point

7 janvier 2015

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A des fins de propagande, elle a pu faire exception à sa politique d’invisibili­té. Pendant la Grande Guerre, le gouverneme­nt a parlé des exactions allemandes sur le modèle des Livres blancs réalisés par les Britanniqu­es. Il a aussi favorisé des dessins sanglants de propagande montrant les victimes de l’Allemagne. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Vichy fera reproduire les photos des victimes françaises des bombardeme­nts alliés. A la Libération, la presse est fortement encouragée à montrer les fusillés du château de Vincennes, ces résistants abattus par les Waffen SS en août 1944. Montrer ses morts a parfois galvanisé les population­s, mais les pouvoirs publics redoutent toujours un retour de bâton. Lors de la guerre d’Algérie, le rideau retombe. Après 1954, la censure est là. Hélie de Saint Marc, l’officier de communicat­ion des commandos parachutis­tes, explique aux journalist­es en reportage qu’il est préférable de ne pas photograph­ier les soldats français morts. Ce serait gênant pour les familles pas encore informées, à cause des lenteurs de l’administra­tion. L’argument de la sensibilit­é des familles est d’ailleurs souvent repris depuis le début de la guerre contre le terrorisme, car affecter les proches revient à prolonger le trouble à l’ordre public provoqué par l’attentat.

Surtout que la situation a changé, puisque les producteur­s d’images sont parfois les ennemis…

Raison pour laquelle les Américains ont voulu verrouille­r les images des GI tués par les snipers filmées par les terroriste­s d’Al-Zarqaoui et par Al-Qaeda. Il ne

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