Véhicules électriques

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Alors, comment dire ? Carlos Ghosn est un garçon poli et bien élevé, mais si, par la grâce de cette première place sur le podium mondial, les commentateurs de toutes cylindrées pouvaient oublier leur klaxon une bonne fois pour toutes… Seconde métaphore sportive : « Une équipe de foot, vous pouvez dire qu’elle est minable, que les joueurs sont mauvais. Mais, s’ils gagnent tous leurs matchs et qu’ils remportent la Coupe du monde, vous êtes obligés de dire : “Finalement, ils ne sont pas si nuls.” Rien ne résiste à la performance. » Carlos Ghosn, Aimé Jacquet de l’automobile, espère secrètement non pas une panthéonisation mais tout de même une forme de réhabilitation. Il a encaissé les critiques en silence mais n’en a pas loupé une miette. ont été vendus par l’alliance en 2016, de loin numéro un sur ce marché. Il a même constitué des archives personnelles, avec tous les articles de la presse française et internationale remettant en question son action à la tête de Renault – « j’ai tout gardé »… Mais le constructeur français n’est plus le vilain petit canard de l’alliance, il est même devenu plus rentable que Nissan. Jamais Renault n’a vendu autant de véhicules (3,18 millions en 2016), jamais Renault n’a gagné autant d’argent (3,5 milliards d’euros de résultat net l’an dernier), jamais Renault n’a affiché une part de marché aussi élevée (3,5 % des ventes mondiales). Le même Renault qui semblait encalminé dans un lent mais inéluctable déclin voilà encore trois ans. « J’ai courbé l’échine, ce fut difficile, mais maintenant les résultats sont là, dit Ghosn. Plus personne ne conteste la stratégie, les investissements dans l’électrique ou notre entrée tardive en Chine. Ce qui m’a donné un peu de crédit et permis de durer chez Renault, ce sont mes résultats passés chez Nissan. On m’a accordé le bénéfice du doute. »

Un serveur a apporté à Carlos Ghosn un oshibori, la traditionnelle serviette chaude offerte en début de repas. Le PDG la déplie, s’essuie les mains et interpelle (en anglais) le chef : « Avez-vous du yuba ce soir ? » Affirmatif. Large sourire de Ghosn, qui chuchote alors au reste

« J’ai courbé l’échine, ce fut difficile, mais les résultats sont là. Plus personne ne conteste la stratégie. »