Milliards d’euros
d’économies (« synergies ») seront générés par l’alliance en 2018, grâce à quatre grandes fonctions dites « convergées » car dirigées de manière conjointe pour Renault et Nissan : l’ingénierie, la fabrication et la logistique, les achats et les ressources humaines.
Ghosn fixe les objectifs, puis laisseunebellemargedemanoeuvre. Il juge ensuite sur les résultats. Sans complaisance et sans affect. Il n’hésite pas à se séparer de hauts dirigeants si cela est nécessaire. Il sacrifie Patrick Pélata chez Renault après l’affaire des faux espions. Il débarque en 2013 Toshiyuki Shiga, son numéro deux chez Nissan, pour performance insuffisante. Il congédie Carlos Tavares cette même année, car celui-ci avait défié son autorité. Inacceptable. « L’alliance repose sur 450 000 hommes et femmes, qui sont bien sûr tous très importants. Mais il y a une dizaine de personnes sur lesquelles vous ne pouvez absolument pas vous tromper. »
Carlos Ghosn impose naturellement une distance, à peu près équivalente à celle qui sépare la Terre et la Lune. « Du temps où Steve Jobs était patron d’Apple, les salariés disaient : son management est insupportable. Ils n’arrêtaient pas de se plaindre, se remémore Ghosn. Jobs est aujourd’hui célébré dans le monde entier, non parce qu’il était gentil, mais parce qu’il a poussé à des ruptures et à des changements qui ont modifié la société. » Dans le cadre professionnel, personne ne le tutoie et certains de ses plus proches adjoints n’ont pas son numéro de portable. « Avec lui, vous ne parlez pas de vos enfants ou de vos vacances. Vous ne parlez que de trois choses : business, business, business, raconte José