Marcel Campion nous fait un cirque
Agacé par l’enquête parue dans Le Point du 20 juillet (n°2341), le roi des forains nous adresse ce droit de réponse.
«Le long article que vous me consacrez dans votre é di t i on du 2 0 j ui ll e t appelle de ma part les précisions suivantes :
Vous invoquez un vote au sein de la mairie du 3 juillet dernier, au terme duquel celle-ci aurait exprimé ne pas vouloir renouveler la convention du marché de Noël. Cette convention a été signée après un appel à concurrence pour une durée de six années renouvelables tous les deux ans. Le non-renouvellement avant le terme de six ans ne peut intervenir qu’en cas de faute du prestataire. Or nous n’avons commis aucune faute. Sachez que la mairie de Paris avait voté un voeu identique s’agissant du renouvellement de la foire du Trône en l’an 2000. Laquelle est toujours en place depuis lors.
Par ailleurs, ce marché n’est en rien « une machine à cash », comme vous l’affirmez. Nous louons des chalets à des commerçants et à des artisans avec factures et paiement en chèques. Nous assurons en vertu de ces contrats l’alimentation de l’électricité, le gardiennage, la sécurité, l’installation, la promotion, le nettoyage et la désinstallation. Certains chalets sont donnés gratuitement pour des oeuvres caritatives. Cette opération, qui avait été mise en place à la demande du maire principalement pour sécuriser les Champs-Elysées jusqu’à la grande roue, génère un chiffre d’affaires qui couvre tout juste les charges. Ce n’est donc en rien le « Graal » que vous évoquez. Notre organisation permet à 250 commerçants et artisans de travailler et cela génère plus de 2 000 emplois.
Je conteste en outre le bien-fondé des mises en examen que vous avez évoquées, en particulier le recel de favoritisme, qui ne s’est accompagné d’aucune mise en cause des personnes avec lesquelles nous avons contracté au sein de la mairie de Paris. Il y aurait donc un receleur, mais pas d’auteur principal de l’infraction…
Quant à l’abus de biens sociaux, à raison de la saisie de fonds que vous évoquez aussi (au coffre de la banque de la société et non dans ses locaux), je vous précise que toutes ces sommes sont parfaitement justifiées dans la comptabilité de la société.
Vous insinuez aussi que l’administration aurait « pointé du doigt » des faits de fraude fiscale sur un compte non déclaré, ce qui est parfaitement inexact. Ainsi que j’en ai justifié, tous nos comptes figurent dans nos déclarations fiscales, notamment de l’ISF.
Enfin, vos assertions quant à l’existence d’un « clan Campion » selon lequel je serais le « roi des forains » sont aussi ridicules qu’inexactes. Je travaille avec mon épouse et deux de mes enfants. Si je suis intervenu pour la lutte collective des intérêts des forains, je ne suis pas pour autant propriétaire de toutes les foires et manèges parisiens, comme vous le laissez croire. Par exemple, je ne suis pas et je n’ai jamais été le « patron » de la guinguette à la fête foraine des Tuileries.
Il est tout aussi risible et saugrenu d’affirmer que je serais toujours tenu informé des discussions « confidentielles » de la commission qui pilote les événements au sein de la mairie de Paris » NDLR : M. Campion peut contester le bien-fondé de certaines procédures judiciaires. Il est néanmoins mis en examen pour « recel de favoritisme » et « abus de bien social ». Une note Tracfin du 4 mai pointe par ailleurs la « détention d'un compte bancaire non déclaré en Suisse ayant servi à payer comptant, en mai 2014, un bien immobi li e r à Sa i nt - Tr o pez va l a nt 4,3 millions d'euros ».