Les « Sous-doués » et le bon sens
Les députés macronistes s’attirent les sarcasmes des professionnels de la politique. Dans un registre cinéphile, leur spectacle à l’Assemblée nationale tient du « Distrait » et de « Mais où est donc passée la septième compagnie ? ». Le scénario inverse serait probablement aussi cocasse : les professionnels de la politique passant cinq ans dans une entreprise ! Mais il relève de la pure science-fiction. Nos nouveaux parlementaires finiront par apprendre. La question est de savoir s’ils feront triompher le « sens commun » qu’ils incarnent sur les idéologies empêchant toute tentative de réforme en France. Le grand sociologue Raymond Boudon l’a démontré (1) : si les intellectuels, les médias et les milieux syndicaux communient dans l’« illibéralisme », ce n’est pas le cas de l’opinion publique. L’une des causes de notre crise démocratique est que « l’Etat a cru devoir suivre les initiatives et les passions de certains intellectuels bien-pensants et introduire des réformes que l’opinion ne demandait pas, et dont le bilan apparaît comme négatif, du point de vue des indi- vidus comme de la collectivité ». Si elle veut vraiment marquer une rupture, la majorité macronienne devra s’affranchir de nos marottes étatistes, marxistes ou relativistes et « se fier au bon sens pour juger de l’intérêt général ». Pour le moment, ces « Sous-doués » au Parlement se préoccupent surtout de morale (voir la loi rétablissant la confiance dans l’action publique). Jusque-là, rien de neuf… sous le soleil à éclipses de l’été 2017
1. « Renouveler la démocratie. Eloge du sens commun » (Odile Jacob, 2006).