Le Point

Anticiper pour mieux soigner

-

l’affection demeure asymptomat­ique. Enfin, elle vient de montrer que la fibrillati­on auriculair­e (le trouble du rythme cardiaque le plus fréquent) serait un facteur de risque de déclin cognitif et de démence.

Forte de ces démonstrat­ions, Archana recherche des leviers sur lesquels il serait possible d’agir pour repousser l’âge d’entrée dans la maladie. Elle s’intéresse à la tension artérielle systolique (le chiffre correspond­ant à la pression dans les vaisseaux quand le coeur se contracte). L’OMS estime qu’il existe un risque au-dessus de 14. « Or, au sein de la population vieillissa­nte, ce niveau pourrait déjà être délétère pour le cerveau. Peut-être faudra-t-il le ramener à 13 » , explique-t-elle.

A grande échelle. Son équipe française travaille aussi sur la grande cohorte baptisée Constances. Ce projet, financé par les Investisse­ments d’avenir, a déjà recruté 110 000 personnes sur les 200 000 prévues dans les centres d’examen de santé. Les volontaire­s remplissen­t des questionna­ires et subissent différents examens, auxquels ont été ajoutées récemment des mesures de la cognition et du fonctionne­ment physique. Archana Singh-Manoux souhaite bénéficier aussi des données provenant des bases médicoa d mi ni s t r a t i v e s na t i o n a l e s concernant les séjours hospitalie­rs et la consommati­on de médicament­s, afin de pouvoir proposer des solutions concrètes pour combattre le vieillisse­ment.

« Archana devrait être un modèle pour tous les jeunes chercheurs », s’exclame le Pr Jean-François Dartigues, spécialist­e de la maladie d’Alzheimer et directeur de recherche à l’Inserm Vieillisse­ment à Bordeaux, qui a travaillé avec elle. Pour lui, « s’il y avait plus de chercheurs comme elle, le Brexit n’aurait pas eu lieu »…

 ??  ?? Traquer les variations de l’organisme en amont pour tenter de prévenir alzheimer : D’abord invisible Vingt ans s’écoulent entre les premières modificati­ons cérébrales et l’apparition des symptômes. Déclin Le diabète est impliqué dans le processus de déclin cognitif. Surpoids Le poids des individus commence à baisser huit à dix ans avant la déclaratio­n de la maladie. Le surpoids reste un facteur de risque. Tension Si l’OMS estime que la tension systolique peut engendrer un risque au-delà de 14, un seuil inférieur pourrait déjà être délétère pour le cerveau.
Traquer les variations de l’organisme en amont pour tenter de prévenir alzheimer : D’abord invisible Vingt ans s’écoulent entre les premières modificati­ons cérébrales et l’apparition des symptômes. Déclin Le diabète est impliqué dans le processus de déclin cognitif. Surpoids Le poids des individus commence à baisser huit à dix ans avant la déclaratio­n de la maladie. Le surpoids reste un facteur de risque. Tension Si l’OMS estime que la tension systolique peut engendrer un risque au-delà de 14, un seuil inférieur pourrait déjà être délétère pour le cerveau.

Newspapers in French

Newspapers from France