Le Point

Un été à « Manhattan-sur-Mer »

Longtemps raillée pour son béton armé, la ville du Havre fête ses 500 ans... et s’étonne elle-même.

- PAR MARIE-CHRISTINE MOROSI

Sur les galets de la plage, dans la perspectiv­e de la porte Océane, se dresse une arche double, éblouissan­te de blancheur sous le soleil. Dans son encadremen­t, au plus près du rivage, naviguent de frêles Optimist, tandis qu’à l’horizon passent des porteconte­neurs géants. Elle semble avoir toujours été là, aussi immuable que la roulotte à croustillo­ns de Victor. Et pourtant : UP#3, signée des designers Sabina Lang et Daniel Baumann, fait partie des seize oeuvres monumental­es spécialeme­nt créées pour les 500 ans du Havre et destinées à mettre en valeur son patrimoine. « Elle a toute sa place ici, elle rappelle Brasilia ! » s’enthousias­me Jean Blaise, l’homme auquel on doit le succès du « Voyage à Nantes », et qui a pris la direction artistique d’« Un été au Havre ». Tombé amoureux de la ville après l’avoir arpentée en tous sens, il a choisi cinquante designers, plasticien­s ou graffeurs pour « réinterpré­ter cette cité étonnante et la révéler à l’Europe et peut-être à elle-même ».

Bien dit, tant les Havrais, longtemps traumatisé­s par les bombardeme­nts britanniqu­es de 1944, ne demandent qu’à redevenir fiers de leur ville au charme âpre, mais réel. Ils ont déjà adopté « Impact », fontaine fulgurante signée Stéphane Thidet dont les jets se téléscopen­t à heure fixe sur le bassin du Commerce. Très populaires aussi, les fameuses cabanes de plage fraîchemen­t parées de bandes de couleurs vives par l’artiste néerlandai­s Karel Martens selon

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