Le matador, les « toros » et l’ado
Récit. Joselito n’est pas de ces poètes lyrico-tragiques qui i l l uminent l a l i t t é r at ure taurine. C’est un matador, désormais éleveur (de porcs, de vaches et de toros braves – non pas l’inverse), qui explique la corrida à son adolescente, hostile à la grammaire taurine. Un livre d’une sincérité crue. Franchise. « Ce serait le pompon si les choses se passaient comme pour l’ancien banderillero Pascual Montero avec sa fille Rosa, une journaliste si antitaurine qu’elle ne cesse de verser de la merde sur un art qu’elle déteste mais qui lui a facilité les choses pour arriver à devenir ce qu’elle est. » Sang, sueur, larmes. « Parfois, quand je regarde en arrière, je me dis qu’il y a quand même de quoi se marrer. J’ai dû sûrement faire quelque chose de travers, puisqu’après avoir risqué ma vie pendant vingt ans devant les taureaux, je suis obligé de travailler comme un boeuf. » Militantisme. « Maintenant, les oligarques créoles, qui la jouent progressistes anti-espagnols, comme les Catalans, veulent imposer l’interdiction. Sous le prétexte de défendre la culture indigène, qui en réalité les intéresse tripette, Correa en Equateur et quelques suiveurs de Chavez au Venezuela ont essayé ; au nom de l’amour des animaux… après avoir été terroristes dans le M-19 [la guérilla colombienne, NDLR]. »
« La corrida expliquée à ma fille », de Joselito, traduit de l’espagnol par Antoine Martin (Au diable vauvert, 304 p., 20 €).