Le financement participatif croît à deux chiffres
Si l’année 2018 a été marquée par la disparition de la plateforme Unilend, le financement participatif ne s’essouffle pas : après avoir franchi en 2017 le cap du milliard d’euros de collecte, selon la dernière étude de KPMG et de l’association Financement participatif France, c’est 1,4 milliard d’euros qui a été dirigé l’an dernier vers ce mode de financement alternatif. Soit 39 % de mieux qu’en 2017 ! Avec 689 millions d’euros, les financements d’entreprises représentent le morceau de choix.
Les projets financés sont majoritairement portés par des TPE, PME et ETI (494 millions), des start-up (141 millions) et dans une moindre mesure dans l’économie sociale et solidaire
(54 millions).
Dans ce domaine, les investisseurs privilégient ouvertement les prêts rémunérés (crowdlending), dont les montants se sont envolés de 40 % l’an dernier, à
273 millions d’euros. En revanche, l’investissement en capital (equity crowdfunding) broie du noir : 47,1 millions d’euros y ont été consacrés, soit une baisse de 19 % par rapport à 2017, qui était déjà en baisse par rapport à 2016.
Les dons, avec ou sans récompense, sont quasiment stables, à 81,5 millions d’euros. Ils permettent à des porteurs de projet de lever des fonds sans emprunter ni lever de capital, mais en promettant le plus souvent des cadeaux ou des achats de produits à bon compte. Sans surprise, c’est le secteur immobilier qui a le plus profité de ce mécanisme, en captant 32 % des flux dirigés vers le secteur économique. C’est, aux yeux des épargnants, le plus rentable (les taux de rendement annuels se situent parfois entre 7 et 10 %) et le plus rassurant, puisque les capitaux sont investis dans la promotion immobilière, facilitant les levées de fonds bancaires pour les promoteurs.
Les commerces et les services sont les seconds bénéficiaires, suivis par les technologies numériques et les énergies renouvelables. Du côté des épargnants, les montants consacrés à ces financements varient considérablement en fonction de leur nature. Si les dons sans récompense s’élèvent en moyenne à 91 euros (chiffres moyens depuis la création des plateformes), ils montent à 349 euros pour les prêts rémunérés, à 1 785 euros pour les prêts en minibons, à 7 504 euros pour l’achat d’obligations et à 10 152 euros pour les investissements en capital. Autre chiffre notable : en 2018, plus de 1,5 million de Français ont participé à une ou plusieurs levées de fonds à travers le financement participatif. Alors que la plupart des placements font aujourd’hui grise mine, ces chiffres devraient encore progresser cette année, d’autant que de nouvelles plateformes apparaissent régulièrement : Miimosa, la dernière en date, propose ainsi de financer des prêts aux agriculteurs qui souhaitent s’engager dans la transition écologique
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