Le Point

Le monde selon Barenboïm

- ANDRÉ TUBEUF

Biographie. Quel parcours ! De Buenos Aires, gamin prodige, à Israël puis Paris, Salzbourg et Berlin – lui, juif. Citoyen du monde dès l’âge de 10 ans, Daniel Barenboïm va là où il apprend le mieux : chez Nadia Boulanger, Rubinstein, Furtwängle­r. Derrière le pianiste à la main petite pointe le chef d’orchestre. Ont suivi des années bénies, où il fut partenaire musical de sa femme violoncell­iste, Jacqueline du Pré. Vinrent la guerre d’Israël, l’installati­on à Paris, son premier orchestre ! Paris lui promettait tout, y compris d’être numéro un dans une Bastille se préfiguran­t. Intervinre­nt des querelles d’argent (il est gourmand), de couloir aussi. Là, le livre fait un peu comme si Barenboïm se limitait au bien que lui veut Boulez, au mal q ue l ui v e ut Ber g é . Bayreuth le sort de ces querelles et Berlin l’intronise souv e r a i n è s musiques. S e s courages : il joue Wagner en Israël, il réunit en orchestre les meilleurs jeunes Arabes et les meilleurs jeunes Israéliens. Il transmet, comme on lui a transmis. Aux yeux de l’Allemagne, c’est un personnage de stature et d’influence mondiales, au-delà de toute musique. Barenboïm est raconté ici avec les meilleurs détails, mais il mérite un livre écrit à sa hauteur cosmique

■ « Daniel Barenboïm. De la musique avant toute chose », de Myriam Anissimov (Tallandier 400 p., 22,50 €).

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