Le monde selon Barenboïm
Biographie. Quel parcours ! De Buenos Aires, gamin prodige, à Israël puis Paris, Salzbourg et Berlin – lui, juif. Citoyen du monde dès l’âge de 10 ans, Daniel Barenboïm va là où il apprend le mieux : chez Nadia Boulanger, Rubinstein, Furtwängler. Derrière le pianiste à la main petite pointe le chef d’orchestre. Ont suivi des années bénies, où il fut partenaire musical de sa femme violoncelliste, Jacqueline du Pré. Vinrent la guerre d’Israël, l’installation à Paris, son premier orchestre ! Paris lui promettait tout, y compris d’être numéro un dans une Bastille se préfigurant. Intervinrent des querelles d’argent (il est gourmand), de couloir aussi. Là, le livre fait un peu comme si Barenboïm se limitait au bien que lui veut Boulez, au mal q ue l ui v e ut Ber g é . Bayreuth le sort de ces querelles et Berlin l’intronise souv e r a i n è s musiques. S e s courages : il joue Wagner en Israël, il réunit en orchestre les meilleurs jeunes Arabes et les meilleurs jeunes Israéliens. Il transmet, comme on lui a transmis. Aux yeux de l’Allemagne, c’est un personnage de stature et d’influence mondiales, au-delà de toute musique. Barenboïm est raconté ici avec les meilleurs détails, mais il mérite un livre écrit à sa hauteur cosmique
■ « Daniel Barenboïm. De la musique avant toute chose », de Myriam Anissimov (Tallandier 400 p., 22,50 €).