50 nuances de bleu
Caraïbes. Pour explorer un archipel lointain, le catamaran est idéal. Echappée à la voile vers les îles Vierges britanniques.
Le catamaran joufflu de 15 mètres de longueur a largué ses amarres. Gonflées par les alizés, ses voiles s’éloignent du port de plaisance de Road Town, capitale des îles Vierges britanniques (BVI, prononcez Bi-vi-aille !), paradis fiscal et paradis tout court, proche de Saint-Martin et de Porto Rico. Solidement campé au gouvernail, le capitaine Johann Gaume, skipper de la compagnie Moorings, met le cap sur une grotte de Norman Island, immortalisée par le roman de Robert Louis Stevenson « L’île au trésor ». A l’intérieur du bateau, Toni, talentueuse cheffe cuistot, s’affaire déjà aux fourneaux afin de concocter différentes assiettes de langoustes et de fruits exotiques. A l’avant du navire, alors que le thermomètre oscille en hiver entre 22 et 28 degrés, un
solarium. Sur le carré arrière, un … coin salon où s’attabler en plein air. Entre les deux ? Quatre cabines doubles climatisées, équipées d’une salle de bains.
« Rien de tel que cette formule de croisière hebdomadaire à la carte pour jouer aux pirates des Caraïbes, s’amuse Philippe Mugnier, relais de cette destination touristique sur le marché francophone. Elle permet de caboter parmi la cinquantaine de confettis idylliques encore bien préservés et qui ont retrouvé toute leur splendeur un an après le passage de l’ouragan Irma, fin 2017. »
Barbe-Noire, flibustier anglais du XVIIe siècle, fait figure de fil rouge dans le programme des réjouissances proposées : voile, paddle, kayak, kitesurf… Plongeurs et baigneurs équipés d’un masque et d’un tuba se jetteront ainsi à l’eau pour aller à l’abordage d’une épave : celle du « Royal Mail Steamer Rhone », vapeur britannique assurant la liaison entre l’Angleterre et les Caraïbes, qu’une tempête fit échouer en 1867 et qui gît toujours parmi un tombant de coraux, entre 10 et 25 mètres de profondeur. On s’émerveille en découvrant les facettes de ce joyau englouti d’un parc national classé où foisonnent myriade de poissons multicolores et légion de tortues marines peu farouches.
Poursuivant sa route plus au nord, le catamaran rejoint les récifs de Virgin Gorda, île qui a su séduire des VIP aussi célèbres que l’ex-président des Etats-Unis Barack Obama et le patron du groupe Virgin, le Britannique Richard Branson. Son mouillage le plus connu est la plage de sable blanc des Baths : un chapelet de piscines naturelles d’eau de mer cristalline qu’on rejoint en dinghy puis à la nage, pour évoluer entre de gros blocs de granit ronds sculptés par les flots et les embruns. Magique !
« Pain killer ». De retour au camp de base de l’île principale, Tortola, on peut tirer un bord pour faire une pause sur l’île de Jost Van Dyke, qui a plus d’un bar de plage dans son sac pour attirer les fêtards. Ici, vacanciers du monde entier, souvent américains, mais aussi européens et français, sont au coude-à-coude pour siroter un verre et danser sur les rythmes caribéens. Les célébrités de la planèteentière se sont ainsi encanaillées chez Foxy’s et au Soggy Dollar, inventeur du pain killer (traduisez « antidouleur »), redoutable cocktail à base de rhum, d’ananas et de noix de coco qui se boit comme du petit-lait. Là encore, la croisière s’amuse ! ■