Le réveil du Nil
« Ce retour en grâce spectaculaire ré… sulte de plusieurs facteurs, poursuit Jürgen Bachmann. En premier lieu, le magnétisme qu’exerce le pays est tel que celui-ci ne peut être ostracisé durablement. En outre, les autorités ont fait appel à des sociétés étrangères pour améliorer la sécurité dans les aéroports, entraînant une augmentation sensible des liaisons aériennes et un rétablissement de la confiance. » Les voyageurs ont également appris à relativiser les risques : « Après les attentats perpétrés à Paris, Berlin, Bruxelles ou plus récemment Strasbourg, les Européens ont intégré le fait qu’ils n’étaient pas forcément plus en danger en Egypte que chez eux » , remarque Karine Schneider, de l’agence Terres de charme.
Le pays des pharaons n’a pas encore retrouvé des chiffres de fréquentation similaires à ceux de la décennie écoulée, mais, sauf nouvelles convulsions, ce n’est qu’une question de temps. « Parce qu’aucune autre destination n’a une telle capacité de résilience » , estime Catriona Dempster, directrice de production chez Kuoni. D’autant qu’il y en a pour tous les goûts. « Les Nordiques et les Russes recherchent plutôt les plages de la mer Rouge et leurs spots de plongée, alors que les Français sont plus attirés par le Nil, qui est le fil conducteur de l’Egypte antique, poursuit-elle. Cet engouement vient de loin : l’expédition de Bonaparte, l’école française d’égyptologie. La récente exposition sur le canal de Suez à l’Institut du monde arabe, à Paris, et celle que la Grande Halle de la Villette s’apprête à consacrer à Toutankhamon ne peuvent que renforcer cette tendance. »
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