Clément Beaune, le messager européen de Macron
Derrière la lettre du président aux Européens, un conseiller aussi discret qu’influent : Clément Beaune.
En 2007, deux élèves entrent à l’Ena avec des idées bien arrêtées et diamétralement opposées : Florian Philippot, déjà souverainiste, ne se mêle guère à ses camarades, qu’il estime trop acquis au « système ». A l’opposé, le plus europhile de la promotion Willy Brandt est incontestablement Clément Beaune, l’actuel sherpa Europe et G20 du président.
Douze ans plus tard, on retrouve les mêmes, mais il ne s’agit plus seulement de discussions enflammées à la cafétéria : Florian Philippot dirigera la liste des Patriotes aux européennes avec la ferme intention – illusoire ? – de provoquer un Frexit ; il a déposé la marque « gilets jaunes ». A l’opposé, Clément Beaune, au côté d’Emmanuel Macron, veillera à aménager les 76 propositions du discours de la Sorbonne en programme électoral pour la liste de La République en marche. C’est en effet le rôle officieux que lui a confié le président en marge de ses fonctions de conseiller élyséen.
Deux énarques face à face, l’un qui se veut hors système, l’autre qui incarne, aux yeux de cette France des ronds-points, les technos déconnectés qui pensent l’Hexagone en tableur Excel. « Le débat sur la technocratie est une facilité, rétorque Beaune. Le vrai sujet, c’est la capacité à diversifier notre haute administration, à sortir de la routine et surtout à retrouver une présence locale de l’Etat. La crise de l’Etat est là, avant tout. »
Dans la galaxie présidentielle, le jeune homme, ancien élève du Coll è g e d’ Europe de Br uges, parle couramment le « Macron », cette langue diplomatique,
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