Chute brutale d’appétit pour les FCPI et FIP
On s’y attendait, mais pas avec une telle ampleur. La suppression de la réduction d’impôt ISF, accordée aux épargnants qui investissaient au capital de PME en direct ou via des fonds communs de placement dans l’innovation (FCPI) ou des fonds d’investissement de proximité (FIP), s’est traduite par une chute de 67 % des sommes investies sur ces supports.
La collecte a aussi été pénalisée, les investisseurs attendant la confirmation de la hausse de 18 à 25 % du taux de la réduction applicable à l’impôt sur le revenu. Or celle-ci n’est pas intervenue faute d’accord de la Commission européenne. Le montant collecté est ainsi tombé à 355 millions d’euros, contre plus de 1 milliard en 2017 (voir graphiques), selon l’étude réalisée par France Invest et l’Association française de gestion financière (AFG).
Le nombre de souscripteurs a également été divisé par plus de 2. Seuls les contribuables encore intéressés par la seule réduction à l’impôt sur le revenu ont continué à investir. Et encore, la collecte à ce titre a baissé de 29 %. Le montant moyen investi par les irréductibles n’est plus que de 6 230 euros, contre 7 900 euros un an plus tôt. L’informatique et le numérique ont concentré 41 % des investissements, devant le médical et l’énergie. Cette baisse a deux effets pervers. Tout d’abord, elle prive l’économie réelle de capitaux dont elle a besoin pour se développer, pénalisant les investissements et l’emploi. Le contraire du but recherché par Emmanuel Macron, qui clame toujours haut et fort vouloir soutenir les entreprises.
Ensuite, la chute de la collecte a eu pour conséquence, au-delà du montant, de détourner un certain nombre d’épargnants de la classe d’actifs que représente le non-coté. La carotte fiscale était une manière d’inciter les contribuables à prendre des risques qui peuvent d’ailleurs se révéler payants. Sur les dix dernières années, le non-coté a rapporté 10 % par an en moyenne
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CETTE BAISSE A POUR PREMIER EFFET PERVERS DE PRIVER L’ÉCONOMIE RÉELLE DE CAPITAUX DONT ELLE A BESOIN POUR SE DÉVELOPPER, PÉNALISANT
LES INVESTISSEMENTS ET L’EMPLOI. LE CONTRAIRE DU BUT RECHERCHÉ PAR EMMANUEL MACRON.