Stéphane Plaza, l’immobilier en toute franchise
L’animateur vedette de M6 ne cesse de développer son réseau d’agences. Portrait et conseils d’achat.
« J’accomplis mon besoin de transmettre à travers ce pari déjà gagné : 350 agences ouvertes et plus de 50 autres à venir. »
Le Point: En dehors de la télévision, vous êtes aussi agent immobilier. Stéphane Plaza:
Cela fait trente ans que j’exerce cette profession. J’ai débuté à 18 ans dans l’agence d’une cousine, dans la région parisienne, avec 50 contrats de location décrochés dès le premier mois ! J’ai pratiqué ensuite d’autres activités de ce métier : syndic de copropriété, gestion de biens, négociation, etc. Demain, je pourrais arrêter les émissions télévisées ou les pièces de théâtre, mais pas l’immobilier.
Votre nom est devenu une marque, Stéphane Plaza Immobilier. Quelle est la valeur ajoutée de ce réseau d’agences?
Cela faisait dix-sept ans qu’aucune nouvelle enseigne n’avait fleuri en France, dans une profession dont les acteurs ne sont pas toujours très bien vus du public. L’arrivée de mon réseau national en franchise offre une alternative aux agences traditionnelles : nous surfons sur les changements de modes de consommation. Cette bannière veille au bon équilibre des négociations dont aucune des parties, vendeurs et acheteurs, ne doit sortir lésée. Ce n’est pas une machine à faire de l’argent. Je n’ai pas d’enfant et j’accomplis mon besoin de transmettre à travers ce pari déjà gagné: 350 agences ouvertes et plus de 50 autres à venir. J’incarne cette nouvelle marque, même si bien sûr je ne suis pas physiquement présent dans chacune des enseignes implantées un peu partout en France. Depuis un an, j’ai mis entre parenthèses mes activités théâtrales pour me consacrer à fond à la réussite de cette aventure.
De quels outils disposent vos franchisés?
Ce réseau casse les codes de la profession. Ce sont des agences design et chaleureuses, aménagées un peu comme un appartement. Côté technique, un site Web ultraperformant (géolocalisation des biens, etc.) est couplé à une application simplifiant au mieux les transactions, avec le maximum d’informations réunies afin d’atteindre les objectifs fixés. Mais les outils high-tech, si performants, soient-ils, ont leurs limites. Cette efficacité se nourrit aussi de rencontres fondées sur l’écoute, la bienveillance, l’empathie et le parler-vrai. Le projet immobilier d’une famille est le projet de toute une vie, cela représente beaucoup d’argent. Si nos clients arrivent très armés et bien renseignés sur les prix, ils ont besoin d’un contact humain pour être rassurés au moment de passer à l’acte. En amont, nous les aidons à mieux connaître les zones qu’ils ciblent : où sont les écoles, les transports en commun,lescommercesdebouche, etc. De plus, nos agences proposent des contrats de mandat exclusifs plus souples qu’auparavant : un engagement sur une courte période (quinze, trente ou quarantecinq jours), au lieu des trois mois exigés habituellement. Cet accompagnement sur mesure s’étend à la formation complémentaire de nos directeurs d’agence. Trois jours durant, ils montent sur les planches d’un petit théâtre, situé dans le quartier parisien du Sentier, où ils évoluent au sein de deux décors différents : une agence et un appartement. Là, ils jouent, à tour de rôle, l’agent immobilier et le client. La vie, c’est du théâtre !
Quelles sont les qualités d’un bon agent immobilier?
Tout d’abord l’écoute et l’empathie. Les quatre-vingt-dix premières secondes sont déterminantes pour savoir si la personne avec qui vous traitez va s’ouvrir. Le professionnel doit avoir une franche ouverture d’esprit et un solide carnet d’adresses: courtiers, notaires, architectes d’intérieur, etc. Pour le reste, je ne crois qu’au travail. Négocier, c’est une partie de poker dont l’issue n’est connue qu’à la fin. Un bien n’est quasi jamais vendu tant que madame ne l’a pas visité. L’inverse n’est pas vrai. Dans un couple, c’est la femme qui décide à 95 %.
Etre locataire ou propriétaire, que conseillez-vous?
Louer son logement, c’est jeter tous les mois de l’argent par les fenêtres. Le posséder, c’est se constituer un patrimoine, avoir quelque chose de solide au-dessus de la tête. Même si on achète souvent plus petit que ce dont on rêve, il faut profiter des taux de crédit immobilier historiquement bas (autour de 1,5 %). Quand j’ai acheté mon premier nid, dans les années 1990, j’ai dû emprunter à 8 % !
Maison, appartement, où habitez-vous et comment avezvous trouvé votre logement?
Une maison, c’est comme une voiture de collection, il faut y mettre du sien, cela demande beaucoup d’entretien. J’ai opté pour l’appartement. Pour dénicher le 2-pièces de 50 mètres carrés que j’habite depuis peu dans le quartier parisien du Marais, j’ai fait appel à un bon agent immobilier : moi-même (rire) ! Je voulais absolument résider au dernier étage, sans voisins au-dessus, du fait de mes horaires de travail décalés et de mon besoin de calme. J’ai choisi ce bonus et une hypercentralité plutôt qu’une grande superficie. Sa déco ? Zen, sans trop de meubles, avec des claustras baignés de lumière
naturelle. Je vais bientôt redéménager ■ pour plus grand, mais toujours dans un lieu décloisonné.
Vos trois critères de choix prioritaires?
La luminosité, c’est bon pour le moral et le corps. Etre à proximité des transports et des commerces. Et, surtout, bien choisir la personne avec qui on va habiter !
Quels sont les pièges à éviter?
Avant d’acquérir une maison, il faut toujours vérifier l’état de sa toiture. Pour un appartement, je recommande de passer à la loupe les procès-verbaux d’assemblée générale de copropriété, de scruter la vie de l’immeuble : y a-t-il des travaux à engager, quelle est la proportion d’impayés des copropriétaires… Enfin, veiller à bien se renseigner sur la structure de l’immeuble, sur sa qualité d’isolation phonique et thermique. Les rez-de-chaussée ou les souplex peuvent être une belle alternative, en offrant plus de volume à vivre, mais attention aux dangers d’humidité et de mauvais renouvellement de l’air ambiant !
Etes-vous toujours un fervent partisan du «home staging»?
C’est une partie infime de la décoration. Il s’agit d’embellir et de mettre en avant les plus de l’appartement ou de la maison. C’est un accélérateur pour la vente. Les choses peuvent se vendre sans home staging, mais le prix s’en ressentira. Je pense qu’il vaut mieux acheter un logement avec une déco qui fonctionne plutôt que faire réaliser des travaux lors desquels on attrape des sueurs froides et où on s’engueule avec son compagnon ou sa compagne.
Quel est votre prochain défi?
Considérant que rien n’est acquis, je me remets chaque année en question. C’est pareil dans la vie de tous les jours. Après avoir couru les 20 kilomètres de Paris en 2 heures et 57 minutes, je viens de recevoir mon dossard pour faire le marathon de New York. Il ne dépendra que de moi d’y aller ou non. Mais, si j’y vais, je vise surtout une performance physique, pas une prouesse de temps avec un chrono digne d’un coureur de fond kényan ou d’un jeune de 30 ans ■