Le Point

Comment la CGT vire les indésirabl­es

- MARC LEPLONGEON

Le 18 décembre 2018, Christophe Deluchat, chauffeur de Philippe Martinez, est contraint de quitter la CGT, après vingt-deux ans de services. Sa hiérarchie lui fait signer une lettre de convocatio­n à un entretien préalable et une lettre de licencieme­nt, toutes deux antidatées au 19 et au 30 novembre. Ni préavis ni allocation­s de chômage : la CGT le vire pour faute grave (on lui reproche une conduite automobile un peu brusque). Un an plus tôt, Marcel Yalala, chef de la sécurité au siège du syndicat, est, lui, licencié pour « insubordin­ation ». Son tort ? Cadre, il était rémunéré comme un agent de maîtrise et réclamait le paiement de ses heures sup. Etonnant, enfin, le cas de Johnny Neto, secrétaire de l’Usopa, la branche agricultur­e de la CGT, viré en avril 2018 pour « comporteme­nt agressif ». Il s’était énervé après un contrôle poussé de ses notes de frais. Lui dit subir le contrecoup d’un signalemen­t à la justice à la suite duquel une enquête a été ouverte. Il y dénonçait la mainmise d’un clan au sein de sa fédération. Le 22 janvier, coup de théâtre : le ministère du Travail a annulé sa procédure de licencieme­nt. « On tient à l’organisati­on. Mais, si on ne se bat pas à l’intérieur, ce sont les travailleu­rs quieen pâtiront »,

concluent les trois hommes, défendus par M Saint- Michel. Contactée, la CGT ne nous a pas répondu

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