La Philharmonie a volontairement sous-estimé le coût du programme et a persisté à toutes les étapes.
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Jean Nouvel, architecte de la Philharmonie de Paris
note le membre de la commission d’attribution. Il ajoute : « A ce moment-là, l’architecte se dit qu’il faut “avoir le job” et qu’il renégociera le budget plus tard. Alors que les politiques, eux, se disent qu’il se débrouillera avec ça. »
Dès le départ, politiques, techniciens et responsables de projet ont été alertés par une commission technique – notamment chargée d’évaluer les contraintes acoustiques – sur le fait que l’enveloppe était trop étroite. En 2015, à la livraison du chantier, le budget dépassera 328 millions d’euros. Une explosion, certes, mais tout à fait minime au regard de l’évaluation réalisée par la chambre régionale des comptes, qui, en 2016, estimait le coût final du chantier à 534,7 millions d’euros, soit plus de 200 millions d’euros supplémentaires par rapport à la facture finale. « En France, si le maître d’oeuvre propose un budget supérieur à ce qui est estimé, on ne regarde même pas sa copie, le coût est un critère rédhibitoire », estime Marc Mimram, architecte et ingénieur.
Autre point de crispation du côté d’AJN, « l’infraction de faux ». « Pendant les opérations, la Philharmonie de Paris a pris la main sur la direction du chantier en émettant auprès des entreprises des documents comprenant le cartouche du maître d’oeuvre [l’équivalent de l’entête], sans que ce dernier en soit informé », dénoncent les avocats de Jean Nouvel,