« J’ACCUSE » : UN PRÉCIS DE POLANSKOLOGIE
Antisémitisme
Dans « Le bal des vampires » (1967), l’aristocrate refuse de partager sa crypte avec l’aubergiste qui parle yiddish. Dans « Rosemary’s Baby » (1968), les vilenies attribuées aux sorciers correspondent à celles que l’on reproche aux juifs depuis le Moyen Age. « Le locataire » (1976) et « Oliver Twist » (2005) comportent des personnages en butte à l’antisémitisme. « Le pianiste » (2002) raconte l’itinéraire d’un survivant du ghetto de Varsovie.
Paranoïa
Dreyfus (Louis Garrel) puis Picquart (Jean Dujardin) suspectent à juste titre une conspiration contre eux. Rosemary soupçonne ses voisins d’être des sorciers et découvre que le complot s’étend à toutes ses connaissances. Dans « The Ghost Writer », on apprend que tout un pays peut être victime d’une conspiration.
Enfermement
« Le couteau dans l’eau », un huis clos sur un voilier, donne le ton. On parle de « trilogie de l’appartement » pour « Répulsion », « Rosemary’s Baby » et « Le locataire ». Dans « Le pianiste », Szpilman se retrouve prisonnier d’espaces de plus en plus petits. Dans « J’accuse », Dreyfus est envoyé sur l’île du Diable et enchaîné à son lit.
Paris
La vision que Polanski donne de sa ville natale est pour le moins sinistre. Dans « Le locataire », l’immeuble de Trelkowski est le microcosme d’une société rongée par l’envie et la méchanceté. L’Américain joué par Harrison Ford dans « Frantic » plonge dès son arrivée à Roissy dans un véritable enfer. Dans le Paris de « J’accuse », on brûle des livres et les murs sont couverts de graffitis antisémites.
Puzzle
Dans « Rosemary’s Baby », des lettres de Scrabble donnent la clé du mystère ; dans « La neuvième porte », c’est une série de dessins et, dans « The Ghost Writer », il faut assembler le premier mot de chaque chapitre d’un manuscrit. Dans « J’accuse », Picquart reconstitue le télégramme retrouvé en morceaux qui le met sur la voie de l’innocence de Dreyfus ■