Désirs d’avenir pour la planète : un fonds de dotation opaque
Pour soutenir ses projets et lever des fonds, Ségolène Royal a fait le choix d’une structure juridique plus souple qu’une fondation reconnue d’utilité publique ou qu’une association : le fonds de dotation. Créé sans contrôle préalable, il permet de recevoir toute forme de libéralités (dons et legs qui ne sont soumis à aucun contrôle administratif), de posséder des immeubles de rapport, et les dons ouvrent droit à une déduction fiscale. La gouvernance, très simple, s’articule autour d’un conseil d’administration librement choisi, sans obligation de représentant du gouvernement ou de personnalité qualifiée, comme dans les fondations. Les statuts de Désirs d’avenir pour la planète, déposés le 5 février 2018, mentionnent quatre administrateurs : Ségolène Royal, son ami Jean-Louis Bianco (actuel président de l’Observatoire pour la laïcité), Karien Hervé, membre du directoire d’Hervé Groupe, et Maryline Simoné, ex-collaboratrice de Ségolène
Royal. Combien a-t-il levé d’argent ? Impossible de le savoir : en bientôt deux ans d’existence, le fonds n’a transmis aux services de l’Etat ni bilan, ni comptes de résultat, ni annexe détaillant l’emploi des ressources. Une relance lui a été adressée, restée pour l’instant sans réponse. La société Soditex, filiale du groupe Geocoton, a financé les maternités solaires au Sénégal à hauteur de 30 000 euros, et la fondation EDF celles installées au Cameroun :
« Nous avons versé 70 000 euros et apporté l’expertise technique », nous confirme la fondation. Jean-Louis Bianco n’a aucune idée de ses activités : « Le conseil d’administration s’est réuni une fois, peut-être deux, je ne sais plus. C’était il y a des mois. A vrai dire, je n’ai fait que donner mon nom. » Domiciliée à l’adresse personnelle de Ségolène Royal, la structure disposerait de bureaux dans le 7e arrondissement, mais nulle part on n’en trouve trace : le site Internet de Désirs d’avenir pour la planète n’affiche pas de mentions légales
■