Les mots pour le dire
Trigger warning
(de trigger, « déclencher », et warning , « avertissement »). Consiste à annoncer au préambule d’un propos que son contenu est susceptible de choquer et de réactiver un traumatisme. Apparue sur les réseaux sociaux et les forums, notamment au sujet du viol, la pratique fait l’objet de débats passionnés dans les universités américaines, où le trigger warning peut autoriser des étudiants à ne pas suivre certains cours.
Safe space
(« Espace protégé »). Issu du mouvement américain de libération des femmes et celui des droits civiques, le safe space est un espace, symbolique ou physique, qui garantit à des minorités qu’elles pourront s’exprimer sans craindre de voir leurs propos et leurs témoignages moqués, niés ou attaqués.
Appel. Le 4 novembre, un collectif d’universitaires, dont Nathalie Heinich, Pierre Nora ou Marcel Gauchet, publiait dans Le Monde une tribune exhortant les chefs d’établissement à défendre la liberté académique. Ils s’y disaient indignés que « des présidents d’université, chargés de faire respecter la liberté académique [acceptent] de céder aux menaces d’un quarteron de militants ». Cet appel a-t-il été entendu ? Gilles Denis, professeur à Lille-1 et fondateur du réseau Vigilance universités, croit à une forme de réveil. « La Conférence des présidents d’université s’est emparée du sujet, souligne-t-il. On commence à comprendre de quoi il retourne dans ces mouvements dont les combats pouvaient a priori sembler sympathiques. » Des mouvements qui finissent par desservir la cause qu’ils prétendent défendre ? « C’est le propre de la censure violente d’accréditer les opinions qu’elle attaque », écrivait Voltaire
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