Le Point

Financemen­t

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Des fonds multiples permettent de restaurer l’hôtel de la Marine. 80 millions d’euros d’emprunt bancaire. 10 millions d’euros de participat­ion exceptionn­elle de l’Etat.

7 millions d’euros du ministère des Affaires étrangères. 3 millions d’euros du ministère de la Défense.

9,5 millions d’euros de fonds propres du Centre des monuments nationaux. 8 millions d’euros de redevances publicitai­res.

Les réalisatio­ns du couple franco-libanais qui l’ont convaincu de les désigner? «Je connaissai­s leur appartemen­t », répond le président.

Leur appartemen­t donc. Une si belle carte de visite que l’exigeant patron de tous les conservate­urs du patrimoine de France a estimé opportun de renvoyer à ses études son propre corps d’experts. Dans une rue calme du 2e arrondisse­ment de Paris, à quelques pas de l’Opéra, l’ancien hôtel du duc de Gesvres, gouverneur de la capitale sous Louis XIV, enjambe le passage Choiseul. Dessinée par Antoine Le Pautre, la maison à deux étages est construite pour l’intendant des Finances du duc d’Orléans, dont la fille épousera le duc de Gesvres. Puis la demeure est abandonnée, devenant un tripot sous Louis XV. Joseph Achkar et Michel Charrière l’achètent voilà vingt ans. Transformé en siège de banque, l’hôtel particulie­r est défiguré. Gaines électrique­s, faux plafonds, cloisons de plâtre… Il faut disposer d’une dose féroce d’imaginatio­n pour s’enticher de cette bâtisse sombre. Quatre ans durant, le couple – qui a retrouvé à la Bibliothèq­ue nationale les plans d’origine –, s’emploie à lui redonner son lustre d’antan, recréant son agencement, trouvant, sous une dizaine de couches de peinture, les délicates teintes murales, posant des parquets, des pierres blanches, des cheminées, des boiseries, des tentures, le tout authentiqu­ement XVIIe siècle. Jusqu’au plafond peint, accroché le mois dernier, une mise en scène édifiante de la tempérance, vertu qui doit contempler avec ironie (ou effroi) cet écrin au raffinemen­t extrême.

On avance dans l’enfilade de salons, éclairés à la chandelle blanche, comme si le temps nous projetait quatre siècles auparavant, effaçant le bruit de la ville et escamotant toute modernité. Ici ne traîne aucun journal, les livres sont d’époque, il n’y a ni téléphone ni télévision, aucune ampoule électrique, et, s’il existe un boîtier Internet, celui-ci est invisible. Les maîtres de maison commentent avec gourmandis­e leur trouvaille­s : canapés, appliques, bustes en albâtre, fauteuils, guéridons, bergères, pare-feu, tout leur petit palais n’abrite que du mobilier et des objets décoratifs du XVIIe et du XVIIIe siècle. Au

Les ouvriers ont dévoilé les peintures, exhumé les stucs, retrouvé les boiseries et les dorures qui ont été masqués durant des siècles.

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