C’est quoi une princesse au XXIe siècle ?
C’est une reine ! Et elle ressemble à Greta Thunberg. La preuve avec la « Reine des neiges 2 », le Disney de Noël.
«Les bisous, ça ne sauvera pas la forêt ! » Dès la scène d’ouverture, le ton est donné : ici, on n’est pas dans un conte de fées et il ne faut pas compter sur le prince charmant pour régler les problèmes. Dans la droite ligne du film d’animation qui avait fait trembler le box-office en 2013, « La reine des neiges 2 » parachève la mue des princesses Disney. Six ans plus tard, ce n’est plus la peur de ses pouvoirs qui tourmente Elsa, mais l’avenir du royaume d’Arendelle, menacé par des catastrophes surnaturelles. Tout semble partir d’une forêt autrefois enchantée, maudite depuis le jour où le peuple autochtone de Northuldra entra mystérieusement en guerre contre celui d’Arendelle. Pour sauver le monde, l’héroïne et sa soeur, Anna, devront remonter aux origines de ce conflit qui a coûté la vie à leur grand-père.
Le scénariste en chef, Marc Smith, ne s’en cache pas : plus que tout autre personnage créé jusqu’ici par les studios de l’oncle Walt, « Elsa est à l’image du XXIe siècle. Et c’est une reine, pas une princesse ! prend-il soin de préciser. Elle exerce une responsabilité d’autant plus pesante qu’elle est une femme et qu’il y a une pression sociale à son encontre. Forcément, ça la fait mûrir et grandir plus vite. » Trop vite ? « Le risque, avec “La reine des neiges”, c’est que les enfants n’aient plus le droit de rêver, ★★★☆☆ qu’on leur enseigne que, dans la vie, il faut se méfier de tout le monde », s’inquiétait Edouard Brasey, auteur de « La petite encyclopédie du merveilleux », à l’époque du premier volet, qui renversait déjà l’archétype des contes. « Comment osez-vous ? Vous avez volé mes rêves et mon enfance », lui rétorquerait sans doute aujourd’hui Greta Thunberg, dont Elsa semble s’inspirer à certains égards – « Elles s’entendraient très bien », confirme la réalisatrice, Jennifer Lee.