Nouveau départ pour la Monaco
Équipe d’un calibre maison son modèle mythique, révélé au cinéma par Steve McQueen.
Ni tout à fait la même ni tout à fait une autre, pourrait-on dire. Un demi-siècle après qu’elle a vu le jour, la pièce la plus emblématique du catalogue Tag Heuer s’offre un nouveau moteur et un léger lifting. Une belle revanche pour cette icône devenue culte par accident.
« Trop carrée », « trop avant-gardiste », « trop radicale »… Lancée en grande pompe en 1969 par Jack Heuer, cette pièce racée, pensée pour les amateurs de sport auto, se vante d’être le premier boîtier carré étanche et le premier chronographe mécanique à remontage automatique. Elle sera un échec cuisant. L’homme fort de la maison a seulement le tort d’avoir raison trop tôt.
En 1971, Steve McQueen s’inspire de Jo Siffert pour incarner un pilote au volant de sa Porsche 917 dans le film « Le Mans ». Comme son idole, il souhaite glisser à son poignet une montre Tag Heuer. « Jack Heuer avait adressé une Autavia, une Carrera et, parce qu’il avait plus de stock, sept Monaco. Plus facilement remplaçable, cette dernière est finalement retenue », confie Stéphane Bianchi, qui préside aux destinées de la maison. Les esprits chagrins ont beau souligner que l’acteur n’a jamais porté la montre en dehors des plateaux, la légende est lancée.
Après avoir fêté dignement les cinquante ans d’existence de la Monaco avec cinq variations, éditées en séries limitées de 169 exemplaires, l’heure est déjà au renouveau. « Le double enjeu est de la faire évoluer pour s’adresser à une génération qui ne s’identifiera plus à l’acteur, sans pour autant déclencher l’ire des puristes », décrypte le directeur général. Esthétiquement, la manufacture n’a pas joué la carte de la rupture. La principale innovation est d’ordre mécanique et concerne le mouvement, intégralement conçu en interne. Intégrer ce chronographe maison, doté d’une réserve de marche de quatre-vingts heures, à un boîtier carré sans faire varier les proportions a nécessité de repenser tout l’intérieur de la boîte.
Signe de cette modernité, la couronne positionnée à droite, à l’inverse de la Monaco « Steve McQueen », et également des éléments de design contemporain : le cadran bleu ensoleillé, assorti à un bracelet en cuir d’alligator, est doté de deux compteurs gris opalin, à 3 et à 9 heures, de huit index facettés et d’une toute nouvelle aiguille des secondes disposée à 6 heures. Les icônes ne meurent jamais
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