Médecine avec filtre
INGÉNIERIE Eradiquer les maladies en filtrant le sang infecté, c’est l’annonce faite par le Britannique George Frodsham, de l’University College London, qui a eu l’idée de lier des nanoparticules magnétiques biocompatibles aux agents présents dans l’organisme et qui le rendent malade, afin de les rendre visibles à l’imagerie. Car, une fois accrochées, pourquoi ne pas, par magnétisme, guider ces indésirables vers la sortie plutôt que soumettre les malades à des traitements chimiques lourds ? Cette technologie, appelée MediSieve, attend l’approbation de l’autorité britannique du médicament pour être testée sur l’homme en 2020, avec pour première cible le paludisme. Comme pour une dialyse, tout se passe à l’extérieur de l’organisme. D’abord, on prélève le sang du patient, auquel on ajoute des nanoparticules magnétiques (par exemple, des anticorps fixés sur des billes magnétiques) qui se lient aux indésirables. Ensuite, le sang est « nettoyé » via un filtre magnétique puis est réinjecté au patient. Si toute la charge des agents pathogènes n’est pas éliminée, notamment s’ils siègent aussi dans les ganglions ou la lymphe, elle est néanmoins réduite et l’opération pourra être renouvelée. Selon Frodsham, on peut tout traquer : toxines, agents pathogènes, virus, bactéries, cellules infectées, etc. Tout ce à quoi il est possible de se lier spécifiquement peut être supprimé.