Le jour où « oncle Xi » perdit
La victoire des prodémocratie met à mal l’idée d’une Chine unique.
L’autorité du numéro un chinois, Xi Jinping, est gravement mise à l’épreuve par les troubles qui secouent Hongkong depuis près de six mois. Son incapacité à affirmer l’emprise de Pékin sur le territoire semi-autonome met en péril l’accomplissement de ses objectifs et représente son premier grand échec politique depuis son arrivée au pouvoir, en 2012. Xi voit son rêve d’un «grand renouveau de la nation chinoise » terni, voire compromis.
Xi Dada, « oncle Xi », comme il aime à se faire appeler, est tombé de son piédestal. Début 2017, le dirigeant chinois était applaudi par l’élite mondiale au Forum économique de Davos, en Suisse. Il était salué comme un pilier de l’ordre international, capable d’amortir le tremblement de terre planétaire déclenché par l’élection de Donald
Trump à la présidence des EtatsUnis. Moins de trois ans plus tard, le peuple de Hongkong lui a infligé un camouflet sans précédent en élisant massivement, le 24 novembre, des candidats pro-démocratie aux conseils de district de la région administrative spéciale. L’enjeu politique était limité, s’agissant d’une élection locale dans un territoire revenu depuis déjà vingt-deux ans dans le giron de Pékin. Mais le poids symbolique est lourd. « Cela montre que, lorsqu’on donne aux gens la possibilité de s’exprimer, ils votent contre le pouvoir central, note le sinologue français Philippe Le Corre, cher