Haro sur les nouveautés trop chères !
temps (23 fois sur 32 exactement), une méthodologie défaillante exagère l’ampleur du bénéfice associé au traitement. Plusieurs de ces médicaments ne montrent en fait aucune amélioration de la survie globale sur le long terme. L’Inca annonce vouloir travailler avec l’ensemble des acteurs « pour remédier à ces difficultés préjudiciables pour les patients et pour notre système de santé ». En effet, les anticancéreux constituent la plus importante catégorie de nouvelles AMM. Mais bien d’autres innovations médicamenteuses ou dans le champ des dispositifs médicaux sont agréées et commercialisées à des prix exorbitants, jusqu’à plusieurs millions d’euros le traitement par patient, sans toujours apporter de progrès thérapeutique net et évident. Le Pr Alain Fischer, fondateur de l’Institut des maladies génétiques à Paris, appelle les sociétés pharmaceutiques à revenir à des prix « raisonnables ». François Pesty, pharmacien et expert-conseil indépendant, contribue au débat par un travail original sur le budget des plus gros hôpitaux de France.
« En onze années (2006-2017), la part des dépenses pharmaceutiques dans le budget principal des centres hospitaliers universitaires et régionaux s’est accrue de près d’un tiers, passant de 19 % à 25,2 %, pour atteindre 6,159 milliards d’euros en 2017. Dans le même temps, le poids des dépenses de personnel médical et non médical, dont les infirmières et aides-soignantes, a subi une baisse de 11 %. » Edifiant !
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1. n° 87, décembre 2019.