Friche de lecture, 13
Dolorès Haze mesure 1,48 m.
Pour Humbert Humbert, présenté par l’auteur comme un dérangé mental, une femme n’est désirable qu’entre
9 et 14 ans.
Lolita : le seul livre qu’il y avait chez mes parents, à Montreuil, avec Tolstoï, d’Henri Troyat, et La Demoiselle d’Opéra, de Guy des Cars.
Illustres devanciers cités par Humbert Humbert comme témoins de normalité : Dante et sa Béatrice de 9 ans, Pétrarque et sa Laure de 12 ans.
«… J’étais candide comme seul un pervers peut l’être. » (page 32)
HH n’a jamais que vingt-cinq ans de plus que Lolita.
Les fortes images de Stanley Kubrick sautent par-dessus les phrases.
Le 21 janvier, sur France Info, Didier Decoin, élu à la présidence du jury Goncourt : « Je ne crois pas qu’on aurait couronné Nabokov. » Suit une chanson de Michael Jackson !
Retirer Lolita de la vente pour incitation à la pédocriminalité ?
Comme dans tous les grands livres (Madame Bovary, Anna Karénine, Les Communistes), l’histoire d’amour a moins d’importance que la peinture – et la condamnation – d’une société.
Éloge de la monogamie : HH ne trompera jamais Lolita.
Sa déclaration d’amour aux paysages américains.
Le narrateur, comme Gabriel Matzneff, fut interné dans sa jeunesse.
Le roman d’un écrivain qui ne savait pas conduire, marié à une femme de son âge aux cheveux blancs.
À 28 ans, en 1871, Henry James publie, dans The Atlantic Monthly, la première version de Lolita : Le Regard aux aguets. La deuxième version sera signée Zola : Le Docteur Pascal (1893).
C’est dans la satire qu’il faiblit, comme tout le monde.
Roman écrit en plein maccarthysme (1950-1954), mais Nabokov n’était pas communiste.
Il s’est beaucoup documenté en bibliothèque pour écrire Lolita, cet érudit ne connaissant rien aux petites filles.
Son héroïne a aujourd’hui 85 ans
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