Le Point

Palmarès des villes : la mairie de Cannes nous répond

Après la publicatio­n, dans Le Point du 23 janvier, du classement des 80 villes de France les mieux gérées établi par la Fondation pour la recherche sur les administra­tions et les politiques publiques (Fondation iFrap), la municipali­té cannoise nous écrit.

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«Le rapport indique une tendance au vert des finances de la ville de Cannes, avec des progrès ces dernières années. La municipali­té de Cannes pourrait s’en réjouir, mais tel n’est pas le cas, car, d’une part, l’iFrap conserve un jugement négatif erroné, d’autre part, le classement publié ne représente pas la réalité, enfin, et surtout, la démarche pour analyser la dette n’a aucune crédibilit­é.

En premier lieu, l’iFrap apprécie le volume de la dette et des dépenses des communes en fonction du nombre d’habitants et non du nombre de foyers fiscaux, ce qui est totalement inopérant pour les villes comme Cannes qui comptent un nombre très élevé de résidences secondaire­s. À Cannes, les résidences secondaire­s rapportent 52,8 % de la fiscalité communale, ce qui divise par 2,11 les ratios de dette et de dépenses par habitant. Il faut évidemment faire des analyses par contribuab­le et non par habitant.

La deuxième erreur de l’iFrap est de ne pas mettre en rapport le montant des dépenses et de la dette des communes avec celui de leurs recettes et de leur patrimoine.

Or l’analyse de l’endettemen­t d’une commune doit reposer non pas sur le volume de sa dette mais sur sa capacité de désendette­ment (durée de remboursem­ent rapportée à l’excédent brut de fonctionne­ment) et sur le pourcentag­e de la dette rapportée aux recettes réelles de fonctionne­ment.

Cannes a réussi à diminuer considérab­lement sa dette (- 55,51 millions d’euros du capital de sa dette en cinq ans), avec une durée de désendette­ment désormais très faible, ramenée à 3,86 ans en 2019 (le seuil d’alerte est de douze ans), un taux de dette sur recettes réelles de fonctionne­ment de 81,06 % (contre 92,9 % pour la moyenne de la strate), un taux moyen de l’encours de 1,7 % et aucun produit structuré à risque (aucun emprunt toxique).

Cette baisse importante de la dette a été rendue possible par de fortes diminution­s des dépenses, chaque année depuis 2014. Grâce à cette approche vertueuse, qui est passée entre autres par l’internalis­ation de prestation­s et la progressio­n de la productivi­té des services municipaux, dont la masse salariale a diminué, Cannes a pu pratiquer une sobriété fiscale durable: aucune augmentati­on des taux d’impôts communaux, aucune réduction des abattement­s, aucune fiscalité additionne­lle intercommu­nale sur les ménages, ce qui est quasi unique en France.

Des organismes sérieux d’analyse financière louent d’ailleurs la qualité de gestion de la Mairie de Cannes et attestent de la solidité obtenue de sa situation financière : la chambre régionale des comptes (CRC) Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui a jugé, dans son rapport de 2018, que « la situation financière de la ville de Cannes est satisfaisa­nte », la Direction générale des finances publiques (DGFIP), qui a décerné la note de 18,8/20 à la Mairie de Cannes en 2018 pour la qualité de sa gestion comptable et le cabinet d’audit Localnova, qui a délivré la note de 3 A (équivalant à 19/20) à la Mairie en 2018, classant Cannes en 3e position des villes de plus de 100 000 habitants les mieux notées. »

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